Fiche Pays – Népal

INTRODUCTION

220px-Nepal_in_its_region.svgcarte népal

Comptant environ 27 millions d’habitants, la capitale du Népal est Katmandou. Sa langue officielle est le népalais (népali), et sa monnaie est la roupie népalaise. Doté d’une diversité ethnique et culturelle immense, ce pays compte plus d’une centaine de groupes basées sur la caste ou l’ethnie. Il est à l’inverse particulièrement pauvre en termes économiques et de développement, son indice de développement humain n’étant qu’à hauteur de 0.540/1.La République démocratique fédérale du Népal est un Etat d’Asie méridionale, enclavé dans l’Himalaya entre la Chine (le Tibet) au nord, et l’Inde au sud. Après presque six siècles de monarchie et ces 10 dernières années de guerre civile, le Népal est une République depuis le 28 mai 2008. Son processus constitutionnel est encore en cours. Le Chef de l’Etat est M. Ram Baran Yadav, président de la république depuis juillet 2008, et son chef de gouvernement est M. Sushil Koirala depuis février 2014.

 

Données générales et démographiques :

– Population : 28 109 000.

– Localisation : Elle se concentre pour plus de 50% dans la ceinture méridionale du Terai (appelé aussi Madhesh), pour 43% dans les zones centrales de moyenne montagne, et pour 7% dans le haut Himalaya.

– Groupes ethniques :

La population se divise grossièrement en Indo-Népalais et en Tibéto-Népalais mais selon le recensement de 2011, on compte 125 groupes basés sur la caste ou l’ethnie. La caste des Chhetri (Kshatriya) constitue le groupe majoritaire au Népal, regroupant 17 % de la population. La caste des Khas Bahun (« Brahman-Hill, ou Brahmanes) constitue le second groupe majoritaire avec 12 % de la population (recensement de 2011). Au sud, dans le Terai et ses zones marécageuses, vivent environ 1,7 million de Tharus autochtones (6,4% de la population totale). Les Newars, considérés comme les premiers habitants de la vallée de Katmandou (1 300 000 personnes, 5% environ) forment l’essentiel des habitants de la vallée et possèdent une langue (tibéto-birmane) écrite.

Tout comme les Newars, de nombreuses populations tribales, descendantes des peuples mongols, vivent sur le flanc sud de la chaîne himalayenne (Magars [7,1%], Gurungs [environ 3%], Tamangs [5,8%]). Le nord du pays est peuplé de Sherpas et de Bhotias.

– Langues : On dénombre 123 langues parlées comme langue maternelle mais c’est le népalais (nepali), langue indo-européenne officielle, qui sert de moyen de communication entre les diverses ethnies (bien qu’il ne soit la langue principale que de 45% de la population) suivi du maithili (environ 12% de locuteurs), du bhojpuri (6,6%) et plusieurs autres dialectes locaux comme le le tharu, le murmi, le newari, le magar ou l’awadhi. La langue des affaires reste cependant l’anglais.

– Religions : Hindouisme 80,6%, bouddhisme 10,7%, islam 4,2%, kiranti 3,6%, autres 0,9%.

– Migrations : De nombreux travailleurs népalais (environ 1 500 par jour) quittent le pays pour le Qatar, l’Arabie saoudite, le Koweït, la Malaisie ou la Corée du Sud. Les transferts des émigrés atteignent près du quart du produit intérieur brut. Plus de la moitié de la population vit de ces envois. Cependant, le départ des hommes vide les zones rurales de leurs forces vives et cet exode ne crée pas d’emplois dans le pays.

– Education (2012): Le taux d’alphabétisation est de 57,4%, avec un taux d’alphabétisation des jeunes (15-24 ans) pour les hommes : 89,2%, pour les femmes : 77,5%

– Répartition des âges :

La population de 10 à 19 ans représente 23,1%

0-15 ans : 31,6%

15-64 ans : 63,9%

65 ans et plus : 4,5%

– Indice de fécondité (2012) : En forte diminution, 2,39 enfants par femme

– Taux de croissance démographique : 1,9%

– Espérance de vie à la naissance (2012):

Population totale : 67,98 ans

Hommes : 64 ans

Femmes : 66 ans

 

Le Népal est un des pays les plus pauvres au monde, dont l’industrialisation ne s’est pas encore faite. En r��sultat, la population, fruit de nombreuses migrations, reste rurale à 82%. Cependant la scolarisation des jeunes est en très net hausse avec une participation à l’école primaire de 96,4%, de l’école secondaire de 70%.

Par ailleurs, la population en dessous du seuil international de pauvreté de 1,25 USD/jour est de 24,8%, et le RNB moyen par habitant est de 730 USD

 

Malgré sa diversité ethnique et son relief compartimenté, le Népal connaît une évolution qui tend à la domination culturelle des langues indo-népalaises (80% de locuteurs) et de la religion hindoue accompagnée de son système de castes, résultat d’un lien fort et ancien avec son voisin du sud, l’Inde. Jusqu’à l’abolition de la monarchie et de la Constitution de 1990, le Népal était en effet le seul Etat du monde dont la religion officielle était l’hindouisme, malgré la présence d’une assez forte minorité bouddhiste de 2 400 000 personnes.

 

  1.   ÉVALUATION DU RISQUE POLITIQUE

1.1. L’instabilité du gouvernement et des institutions

Près de six ans après la signature d’un accord de paix entre la guérilla maoïste et le gouvernement qui a mis fin à la guerre civile (1996-2006), le Népal est toujours engagé dans un processus de normalisation politique. Le processus de paix en vigueur depuis 2006 a permis au Népal d’effectuer de considérables transformations politiques, en particulier l’abolition de la monarchie (28 mai 2008), mais l’assemblée constituante élue en 2008 a échoué à élaborer une nouvelle Constitution. Sa dissolution, le 29 mai 2012, a plongé le pays dans une crise constitutionnelle.

Constatant au bout de neuf mois de négociations que le manque de confiance rendait impossible le fonctionnement d’un gouvernement, les quatre grands partis (UCNP-M, NC, UML et Madhésis) ont mis en place le 18 mars 2013 un « Gouvernement technique » réduit dirigé par le Président de la Cour Suprême ; celui-ci est encadré par un Conseil politique issu des quatre grands partis et dispose d’un mandat limité à l’organisation des élections. Celles-ci ont eu lieu le 19 novembre 2013. À l’issue de ces élections parlementaires, les maoïstes de l’UCPN sont laminés, n’obtenant que 80  sièges contre 225 dans la précédente assemblée, loin derrière le CPN (UML, parti communiste du Népal, marxiste-léniniste unifié), qui remporte 175 sièges, et le parti du Congrès qui vient en tête du scrutin avec 194 représentants. Le 10 février 2014, Sushil Koirala, président du Congrès népalais, est élu Premier ministre avec le soutien notamment du CPN (UML).

1.2. Les conditions socio-économiques

Le Népal est un des pays les moins avancés d’Asie du Sud. Son économie est largement tributaire de la production agricole et de la transformation des produits agricoles. Ce secteur représente environ 40% du produit intérieur brut (PIB) du Népal et emploie plus de 76% de sa force de travail totale. En conséquence, environ un tiers de la population du Népal – surtout dans les zones rurales et semi-urbaines – vit dans une pauvreté absolue avec un accès limité aux services de base, aux moyens de subsistance et aux possibilités d’éducation. En outre, la destruction massive des infrastructures socio-économiques ajoutée aux déplacements de population à grande échelle et à l’enrôlement militaire des enfants et des jeunes au cours de la longue guerre civile entre 1996 et 2006 a non seulement entravé le développement économique du pays et augmenté les niveaux de pauvreté, mais également privé de nombreux népalais de possibilités d’éducation. De même, les pratiques socioculturelles bien ancrées de discrimination envers les femmes, les minorités ethno-religieuses et les groupes de basse caste ainsi que le manque général de ressources éducatives dans les communautés marginalisées continuent aussi de priver de nombreux démunis népalais de l’accès à l’éducation de base.

1.3. Les conflits internes

Le Népal fait face à de nombreux conflits internes (politique, ethnique) qui empêchent son développement. Son sol étant riche en ressources naturelles, on assiste à de nombreux conflits liés à la maîtrise du territoire par la prise du pouvoir.

1.4. Les pressions ethniques

L’exclusion sociale des peuples indigènes du Népal, ainsi que d’autres groupes marginalisés, a été reconnue comme une cause principale de conflit et d’instabilité dans le pays. En tant que groupe social, les peuples indigènes au Népal sont particulièrement vulnérables à la pauvreté, beaucoup devant faire face à une marginalisation politique, économique, sociale et culturelle. Nombre d’entre eux sont touchés par les inégalités de revenus, d’accès à l’éducation, de soins de santé, d’accès au travail et de représentation politique.

Longtemps exclus du pouvoir national, la nouvelle constitution devrait être le début d’une reconnaissance gouvernementale. Dans le contexte de transformation de l’État après plus d’une décennie de conflits dans le pays, le mouvement des peuples indigènes au Népal a fait pression pour obtenir un système étatique fédéral et séculaire, dans lequel leurs droits à l’autodétermination, à l’autonomie ethnique et linguistique seront garantis, également à travers l’action affirmative et la représentation proportionnelle.

Beaucoup d’ethnies se disent prêtes à « se battre pour une Constitution laïque », qui seule, selon elles, pourra permettre une véritable liberté religieuse dans le pays. Un avis partagé par l’ensemble des minorités ethniques au Népal, qui s’inquiètent de la montée de l’extrémisme hindou, y compris au sein de l’Assemblée constituante, où certains groupes de pression voudraient obtenir le retour de la monarchie et la restauration de l’hindouisme comme religion d’État.

1.5. Les conflits externes et pays voisins entraînant un risque potentiel

Le Népal n’est en conflit ouvert avec aucun Etat actuellement – ses luttes sont d’avantage internes. Il entretient des relations pacifiques avec ses pays limitrophes, notamment avec l’Inde, très concerné par son voisin népalais dont le destin revêt une importance stratégique.

L’Inde reste en effet le facteur dominant au Népal : plus de la moitié du commerce extérieur en dépend, de même que presque toutes les routes d’approvisionnement. L’attitude ambivalente des partis maoïstes complique une relation traditionnellement tendue, le Népal vivant difficilement sa dépendance de fait malgré le traitement très favorable accordé par l’Inde (traitement national des Népalais en Inde, aide massive).

Des contentieux subsistent (présence depuis 1962 de troupes indiennes sur le tracé de la frontière dans la région de Kalapani, question du partage des ressources en eau), mais l’amélioration des relations avec l’Inde s’est manifestée ces dernières années par la signature d’un traité sur le commerce (BIPPA – 2011) et de plusieurs accords importants (aviation civile, circulation routière).

La Chine, qui restreignait volontairement son engagement diplomatique et son influence au Népal, développe dorénavant des relations avec son voisin du sud. La coopération avec la Chine s’exerce essentiellement dans le secteur des infrastructures routières, l’industrie, la santé et l’hydroélectricité. Le commerce bilatéral (1,2 Mds USD en 2012) est en forte croissance et a augmenté de 75% depuis 2009.

Des discussions sont en cours pour l’ouverture de deux nouvelles routes entre le Tibet et le Népal. Un accord de tourisme a été signé en 2001. Les visites bilatérales sont nombreuses et celle du Premier ministre chinois le 13 janvier 2012 reflète la nouvelle dimension stratégique donnée par la Chine à sa relation avec le Népal. La Chine est préoccupée par le contrôle strict des réfugiés et activistes tibétains au Népal dont elle qualifié les activités d’antichinoises.

Le Népal entretient également des relations étroites avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni (qui consacre au Népal une enveloppe annuelle d’aide au développement de l’ordre de 80 MUSD). Globalement, le Népal reçoit environ 635 MEUR d’aide par an, dont 50% de la Banque Mondiale et de la Banque Asiatique de Développement, ce qui représente plus de la moitié de son budget de développement (aide indienne et chinoise non comprises).

Enfin, le Népal, qui n’a pas signé les Conventions internationales sur les réfugiés, est gêné par la présence de deux importantes communautés de réfugiés sur le territoire népalais :

–          les réfugiés bhoutanais (100.000) : répartis dans des camps, ces citoyens bhoutanais de langue népalaise ont été expulsés au début des années 1990. Leur relocalisation dans des pays d’accueil (Etats-Unis, Canada au premier chef) est en cours.

–          les réfugiés tibétains (20 000 seraient présents).

1.6. Le niveau de corruption

Selon l’IPC 2013, le Népal se classe 116ème sur 177, avec 31 points sur une échelle allant de 0-100 (le 0 indiquant un pays très corrompu et 100 un pays sans aucune corruption). Il a reculé de 38 places en un an seulement. En 2014, le Népal se classe à la 126ème place avec un score de 29 points.

Bien que le Népal se soit modernisé et soit devenu une république en 2008, la corruption reste un phénomène très répandu. Le gouvernement a annoncé une politique de « tolérance zéro » contre la corruption, mais cela n’a apporté aucune modification importante. Les népalais étant obligés de soudoyer les agents du gouvernement pour obtenir des services officiels, la corruption y est un crime commis par des agents de haut niveau et des puissants dirigeants politiques, ce qui rend difficile la dénonciation.

La corruption dans le secteur public, avec le blanchiment d’argent notamment,  reste donc l’un des plus grands défis du Népal, en particulier dans des domaines tels que les partis politiques, la police et le système judiciaire. Les institutions publiques devraient être plus ouvertes sur le travail qu’elles mènent et les responsables, être transparents dans leurs prises de décision.

1.7. Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme

La situation politique s’est quelque peu stabilisée cette dernière année. Cependant, le Népal se trouve toujours dans une phase de transition politique; d’autres tensions ne peuvent être exclues (manifestations, barrages routiers et grèves générales, couvre-feu/état d’urgence). Des attentats avec de petites charges explosives sont régulièrement perpétrés sur l’ensemble du territoire, y compris à Katmandou. Selon l’armée népalaise, le pays est entièrement déminé, mais le risque qu’il subsiste encore des munitions non-explosées ne peut toutefois pas être exclu.

La description des zones à risques repose sur des données approximatives ; les risques ne peuvent se restreindre à des zones délimitées. La situation sécuritaire varie d’une région à l’autre et peut évoluer rapidement. Cependant, les tensions politiques et ethniques qui affectent le Terraï et les régions vallonnées de l’est sont plus fortes que dans toute autre partie du pays. Par conséquent, le risque que des troubles locaux éclatent, que des barrages soient installés et que des grèves soient organisées y est plus élevé. Cette région cache aussi des groupes d’action radicale comme le Madhesi Janadhikar Forum (MJF) ou le Teraï Cobra. Ces groupes qui restent dans l’ensemble hors d’atteinte des autorités népalaises, et dont les membres seraient instruits aux arts martiaux, à l’usage des armes et des explosifs, sont susceptibles d’opérer des actions terroristes. Une prudence accrue est donc de mise dans cette zone.

Concernant la criminalité, la petite délinquance a augmenté. De plus en plus souvent, les attaques s’accompagnent de violences. À plusieurs reprises, des touristes ont été attaqués à Katmandou ainsi que dans le parc de Nagarjun dans la vallée de Katmandou.

Une fois sur place, il est nécessaire de se renseigner auprès des postes de police locaux ou des « Chief District Officers » sur les conditions de sécurité. Il faut de plus éviter de sortir la nuit. Entre la tombée de la nuit et le lever du jour, les bus et les voitures sont de plus en plus souvent la cible de vols à main armée, à Katmandou également.

 

  1.   ÉVALUATION DES RISQUES ECONOMIQUES ET FINANCIERS

Monnaie : Roupie du Népal (NPR)

1 NPR = 0,0100 USD, 1 USD = 99,5360 NPR

1 NPR = 0,0088 EUR, 1 EUR = 113,2745 NPR

PIB : 19,637 milliards USD

Croissance PIB : 5,5% en 2014 et une prévision de 5% en 2015

Inflation (moyenne annuelle) : 9% en 2014 et une prévision de 7,8% en 2015

Solde budgétaire / PIB : 2,2% (2014)

Solde courant / PIB : 4,6% (2014)

Dette publique / PIB : 26,3% (2014)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2013):

Agriculture : 35,1%

Industrie, Mines, Energie : 15,7%

Services : 49,2%

Exportations (2013) : 964 millions USD (tapis en matières textiles 8,3%, produits laminés plats 7,7%, fils de fibres synthétiques discontinues 7%, tissus de fils de filaments synthétiques 6,9%)

Importations (2013): 6,46 milliards USD (huiles de pétrole 13,4%, huile de soja et ses fractions 4,7%, or 4,3%)

Principaux partenaires commerciaux (2013) :

            Clients : Inde (67%), Etats-Unis (7,9%), Allemagne (3,9%), Chine (2,3%), Royaume Uni (2,3%)

Fournisseurs : Inde (63,6%), Chine (9,4%), Emirats Arabes Unis (6,1%), Indonésie (2,8%), Argentine (2,8%)

Principaux investisseurs étrangers : Inde, Japon, Etats-Unis, Allemagne.

 

L’économie du Népal souffre de faiblesses structurelles majeures : enclavement et difficultés d’accès, absence de ressources naturelles diversifiées (à l’exception d’un potentiel hydroélectrique encore sous-exploité et d’un environnement propice au développement du tourisme), approvisionnement inadéquat en énergie et en eau, agriculture archaïque et dispersée dans des zones isolées qui emploie 80 % de la population active mais ne génère que 35 % du PIB, insuffisance des infrastructures, secteur public inefficace et peu rentable dont les infrastructures ont pâti de la guerre.

Cependant, malgré un contexte politico-économique difficile, la situation macroéconomique du Népal est restée relativement stable en 2013, avec un budget quasiment à l’équilibre. La croissance a été de 5,5% en 2014, en hausse par rapport à 2013.

Malgré l’utilisation systématique des ressources agricoles, le Népal connaît maintenant un déficit alimentaire chronique : l’accroissement de la population conduit à l’appauvrissement des paysans, qui provoque un exode rural et le défrichement de nouvelles terres, déséquilibrant l’écologie du territoire.

Le monde urbain et le développement industriel du Népal restent embryonnaires : 18 % seulement de la population vivent dans les villes, et l’industrie constitue le cinquième du P.I.B. Elle se limite aux biens manufacturés (pour la demande intérieure) et plus récemment à la confection et au textile pour l’exportation. Le secteur des services est dynamique, en particulier dans le tourisme, qui amène cependant son lot de déboisement et de pollution.

L’économie népalaise demeure extrêmement dépendante des échanges avec l’Inde : près des deux tiers des biens et services népalais vont vers son voisin. Le pays essaie de se dégager de cette emprise, et les États-Unis et l’Union européenne (surtout l’Allemagne) représentent maintenant ses plus gros autres clients. Mais le grand voisin indien contrôle le transit terrestre de ses marchandises, et reste le fournisseur exclusif du pays en carburant. Privé de ressources minières (à part quelques gisements artisanaux de fer, de zinc et de cuivre), le Népal dispose d’un potentiel hydroélectrique important, mais celui-ci implique d’importants déplacements de population pour la construction de barrages. L’absence actuelle de stabilité politique empêche la modernisation du pays, qui passe avant tout par l’amélioration des infrastructures.

Le pays dépend désormais pour l’essentiel des remises de fonds des travailleurs expatriés, qui représente 26% du budget national, et de l’aide internationale pour les dépenses de développement. Le pays se développe (5,5% de croissance en 2013), mais trop lentement par rapport à tous ses voisins (7% pour le reste de l’Asie du Sud et de l’Asie du Sud-est).

Les conditions monétaires sont restées difficiles en 2013 et le gouvernement, pour pallier le manque de transferts de l’étranger, a mené une politique laxiste ayant entraîné des tensions inflationnistes importantes (10% sur 2012-2013), tandis que le déficit commercial a augmenté (atteignant un record de 27% du PIB).

En réponse à la crise et dans le cadre du programme de stabilisation macroéconomique, des réformes structurelles sont prévues. Le gouvernement a mis en place un guichet unique afin d’encourager les investissements étrangers, mais les marges de manœuvre de l’Etat sont faibles en raison du poids des dépenses de sécurité, de la faiblesse du service des impôts, des difficultés à assainir le secteur bancaire, de la dégradation de la situation de l’industrie et des services ainsi que de l’insécurité persistante dans la région du Teraï, frontalière avec l’Inde.

Cette situation contribue à accentuer l’exode de la population vers les pays du Golfe et surtout vers l’Inde (frontière ouverte avec le Népal) ou résideraient jusqu’à 6 à 8 millions de Népalais. Cette hausse des transferts de fonds des népalais de l’étranger (+21%), ainsi qu’une augmentation forte des investissements directs étrangers ont permis d’atténuer l’augmentation du déficit commercial.

Le rôle de la communauté internationale dans le financement de 60% du budget du développement du Népal et de plus de 28% des dépenses budgétaires totales continueront probablement à être un facteur important de son développement. Les espérances pour le commerce extérieur ou les investissements dans d’autres secteurs demeureront modestes, cependant, en raison de ses difficultés initiales, qui sont la faiblesse de l’économie, son retard sur le plan technologique, son éloignement, son emplacement géographique sans littoral, et sa prédisposition aux catastrophes naturelles.

Malgré un fort potentiel, notamment dans le domaine de l’hydroélectricité, le Népal reste un pays pauvre, géographiquement, financièrement et commercialement enclavé, et souffrant d’un fort taux de chômage. La majeure partie de sa population vit de l’autosubsistance et des transferts d’argent envoyés par la diaspora népalaise dans le monde. La consommation privée est le principal moteur de la croissance.

 

III.   ÉVALUATION DES RISQUES GÉOGRAPHIQUES ET ENVIRONNEMENTAUX

3.1. Les risques sismiques et géologiques

– Territoire :

Surface totale : 140 800 km2, soit +ou- 1/4 de la superficie de la France

Surface des terres : 136 800 km2

Surface des étendues d’eau : 4 000 km2

– Frontières :

Longueur totale : 2 926 km

Longueur des frontières avec les pays voisins : Chine : 1 236 km, Inde : 1 690 km

– Climat : Dans le nord, les étés sont frais et les hivers polaires alors que dans le sud les étés sont subtropicaux et les hivers doux.

– Type de terrain : Teraï ou plaines du Gange dans la région du sud, collines dans la région centrale, et montagnes escarpées de l’Himalaya dans le nord.

– Altitudes extrêmes :

La plus basse : Kanchan Kalan 70 m

La plus élevée : Mont Everest 8 850 m (relevé par GPS en 1999)

– Ressources naturelles : quartz, eau, bois de construction, hydroélectricité, beauté des paysages, petits gisements de lignite, cuivre, cobalt, minerai de fer

– Utilisation de la terre :

Terres arables : 17%

Pâturages permanents : 30%

Forêts et régions boisées : 25%

Autre : 28%

– Risques naturels : tremblements de terre journaliers, violents orages, inondations dues à la fonte des glaciers, glissements de terrain, sécheresse et famine dépendant de la période, de l’intensité et de la durée des moussons.

– Environnement – problèmes courants : Déforestation (due à l’utilisation excessive du bois comme combustible et au manque de solutions de rechange) ; pollution de l’eau (par les déchets animaux et humains, les eaux d’irrigation et les rejets industriels) ; conservation de la faune ; pollution automobile.

Le Népal est un Etat doté d’une situation stratégique entre la Chine et l’Inde. N’ayant cependant aucun accès direct à la mer, il est enclavé entre ces deux pays. Possédant une très grande variété de paysages, le manque de terres arables et les sécheresses entraînent des pénuries alimentaires et d’eau potable récurrentes. Son manque de richesses naturelles le rend très dépendants vis-à-vis de ses voisins, notamment de l’Inde (voir Economie). Ce pays est aussi victime de catastrophes naturelles journalières ayant un impact destructif très élevé (cf. le grand séisme de 1934), et entrainant des migrations incontrôlées.

3.2. Les risques sanitaires et épidémiques

Les dépenses en santé représentent seulement 1,9% du PIB du Népal, contre une moyenne mondiale de 10,4%. A l’extérieur de Katmandou, les soins médicaux ne sont pas assurés.

Maladies transmises par l’eau, la nourriture ou l’environnement

Les conditions précaires au niveau de l’hygiène, de l’alimentaire et de la qualité de l’eau provoquent essentiellement des risques de désordres digestifs chez les voyageurs. En effet, de nombreux agents infectieux (virus, bactéries, parasites) peuvent contaminer l’eau et les aliments, ou être transmis par contact manuel (mains sales). Les mesures de prévention concernant l’eau, la nourriture et le lavage des mains sont essentielles et doivent être connues de tous les voyageurs.

Le mal des montagnes doit être pris au sérieux : des troubles respiratoires (essoufflement) et/ou neurologiques (maux de tête, vomissements, troubles du sommeil) pouvant survenir au-delà de 3000 mètres d’altitude. A un stade plus avancé, ces manifestations peuvent s’aggraver et parfois conduire au décès.

D’autres maladies comme la poliomyélite (6 cas recensés en 2010), le choléra et la shigella (surtout en période de mousson, épidémie dans la Zone de Séti en 2012) ou la typhoïde et l’hépatite A – qui sont hyper-endémiques au Népal – doivent être prises en compte.

Afin de réduire les risques de contamination, il est impératif de se laver convenablement les mains avant chaque repas ; il est par ailleurs recommandé d’utiliser de l’eau purifiée.

Maladies transmises par les piqûres d’insecte ou par contact avec des animaux

La région du Teraï (sud) est impaludée (Les souches présentes sont moyennement résistantes à la chloroquine). La protection contre les piqûres d’insectes (vêtements longs, répulsifs, moustiquaires) est primordiale. Des cas de dengue ont été recensés dans le Teraï et des épidémies d’encéphalite japonaise surviennent régulièrement, surtout en période de mousson. Enfin, la rage est fréquente au Népal, il convient donc de se faire vacciner ou d’éviter le contact avec les animaux locaux.

Maladies transmises par contact interhumain

Des épidémies de méningite surviennent régulièrement au Népal (infection par voie aérienne, contact interhumain ou utilisation d’objets contaminés). L’hépatite B y est fortement endémique et la tuberculose est fréquente.

Certaines vaccinations peuvent être proposées.

 

  1. EVALUATION DU HARD POWER DU PAYS

Le pouvoir militaire au Népal est réparti en plusieurs corps d’armée : d’un côté l’armée royale du Népal et le service aérien de l’armée royale du Népal qui en dépend, et de l’autre la force de police du Népal. N’ayant pas d’accès à la mer, le Népal n’a pas de marine. Les quartiers-généraux des forces armées népalaises sont situés à Katmandou, capitale du pays.

L’âge de recrutement à l’armée est 17 ans, et elle compte 95 000 personnels actifs. La part du budget accordée aux dépenses militaires est marginale et représente 207 millions de dollars en 2011 soit moins d’1% du PIB du pays. L’armée népalaise est principalement équipée par les États-Unis, l’Inde et la République populaire de Chine. Les États-Unis et le Népal entretiennent une coopération militaire depuis 2001, et des officiers népalais sont entraînés au Command and General Staff College et à l’US Army War College.

La faiblesse de ses forces armées ne permet pas au pays de peser sur ses revendications et à faire valoir ses intérêts face à ses géants voisins que sont l’Inde et aussi et surtout la Chine. Malgré cela, l’armée népalaise a participé à des missions de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU (principalement en Afrique, mais aussi au Liban, en Haïti, au Timor Oriental ou en Israël) depuis 1958.

En termes de télécommunications, technologies et innovation, le Népal n’est pas très avancé. En retard de plusieurs décennies sur ses voisins, seulement 43,6% de la population a accès à l’électricité, 2,7% à des lignes de téléphone et 11,1% sont utilisateurs d’internet.

 

  1. EVALUATION DU SOFT POWER DU PAYS

Enclavé entre l’Inde et la Chine et doté de vecteurs d’influence peu nombreux, le Népal ne pèse guère face à ces deux géants, quarante fois plus peuplés que lui.

La formulation et l’adoption d’une stratégie de soft power peuvent donc s’avérer être une bonne option pour que le Népal exporte son identité nationale à la communauté internationale. Le contexte socio-culturel unique de la diversité Népalaise, les différentes destinations touristiques et la géographie du Népal sont déjà reconnus internationalement. Outre les habituelles reconnaissances du Népal en tant que « pays du mont Everest », lieu de naissance de Bouddha, terre sainte ancestrale des hindous croyant en Shiva, symbolisé par le temple de Pashupatinath et huit des plus hauts sommets du monde, le Népal s’est montré incapable d’afficher son identité distincte à un public international.

Pour ce faire, le Népal devrait se concentrer sur la croissance de son industrie touristique. Ses politiques commerciales et d’investissement devraient être structurées de manière à attirer une quantité importante d’IDE sur le marché d’outre-mer et à repositionner l’identité du Népal en tant que «zone d’investissement». Cela nécessitera le soutien actif du gouvernement, des dirigeants politiques, des diplomates et des parties prenantes concernées, qui se doivent de gérer les relations publiques internationales.

Compte tenu des contraintes et du potentiel des ressources du Népal, le tourisme en tant que soft-power reste son meilleur instrument pour exporter son image à l’international.

 

 

CONCLUSION

Le Népal est le pays le plus pauvre d’Asie du Sud. Sa croissance économique a été entravée ces dernières années par un conflit interne. Néanmoins, les élections de l’Assemblée constituante népalaise et le rétablissement de la paix en 2006 viennent conclure une période de treize années particulièrement troublées. Cela a apporté une certaine stabilité et instauré les conditions de base nécessaires à la reprise de la croissance. Actuellement, la principale difficulté du pays est de jeter les assises de sa nouvelle identité nationale. Outre une paix durable, le pays a besoin d’un régime démocratique de bonne gouvernance solide et robuste, et d’une stratégie de développement économique durable.

Mais les défis que le futur gouvernement doit affronter sont à la mesure des attentes de la population dont un tiers vit sous le seuil de pauvreté. Le sous-développement marque la vie quotidienne de tous les Népalais, les inégalités sociales et spatiales sont plus élevées que jamais.

Cependant, le taux de la population vivant sous le seuil de la pauvreté est passé de 42 % à 25 %.  Actuellement, il survit grâce à l’aide internationale et aux organisations mondiales. Avant cette aide internationale, l’espérance de vie d’un Népalais n’était que de 26 ans. Elle est maintenant passée à 64 ans pour les hommes et 66 ans pour les femmes. C’est dire les efforts qui ont été réalisés dans tous les domaines pour améliorer les conditions de vie d’un peuple qu’une politique isolationniste a condamné des siècles durant.

L’agriculture est le secteur principal de l’économie du Népal, fournissant un emploi à plus de 80 % de la population et comptant pour 40 % du PNB. L’activité industrielle consiste principalement dans le traitement des produits agricoles comme le jute, la canne à sucre, le tabac et le grain.

Le Népal doit constamment faire face à de sérieux risques naturels tels que de gros orages, des inondations et glissements de terrains importants et des sécheresses et famines dont les conséquences dépendent du rythme, de l’intensité et de la durée des moussons d’été.

Enclavé entre l’Inde et la Chine, le Népal ne pèse guère face à ces deux géants. Même si la barrière de l’Himalaya, au nord, ne fut jamais infranchissable, l’influence de l’Inde, par les plaines du Sud, demeure plus évidente et plus profonde que celle exercée par la Chine à travers le Tibet.

L’influence de l’Inde dans la culture traditionnelle népalaise se mesure par l’importance de la religion hindouiste (80 % de la population), du système de castes, encore très présent, et d’une langue officielle cousine du hindi, imposée par la famille royale.

L’Inde a conservé un droit de regard sur la politique étrangère et de défense de son petit voisin, tout en lorgnant sur ses ressources, notamment en eau.

 

 

 

Source  :

http://www.unicef.org/french/infobycountry/nepal_nepal_statistics.html

http://www.statistiques-mondiales.com/nepal.htm

 

Guillaume Erard

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*