Fiche pays – Chypre Nord

 

Capitale: Nicosie-Nord
Population:
265 100 (2006)  Densité : 79 hab. /km²
Langue officielle: turc
Groupe majoritaire: turc  (97,7%)
Groupes minoritaires: grec (2,1%), arménien, arabe maronite
Système politique: République
Religion : majorité musulmane, minorité chrétienneSuperficie totale : 3355 km²Indépendance : 15 novembre 1983IDH : inconnu (2009)Monnaie : livre turque (TRY)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Evaluation du risque politique:

La stabilité du gouvernement et des institutions :

Derviş Eroğlu  est le président de la République turque de Chypre du Nord autoproclamée, non reconnue par l’ensemble des nations à l’exception de la Turquie. La constitution de 1960 qui a autorisé le partage du pouvoir entre les communautés turque et grecque est officiel mais en pratique les états qui se sont créés sont divisés en deux zones. Le pouvoir exécutif dans la République Turque du Nord de Chypre: président élu au suffrage universel pour cinq ans. Il est assisté par le Conseil des Ministres. L’Assemblée Législative (Temsilciler Mecsili) est composée de 50 membres élus par une représentation proportionnelle pour un mandat de cinq ans.

Les conditions socio-économiques

 

1-      Le conflit interne :

Le conflit est récent mais les tensions anciennes, en effet elle est passé dans l’histoire du contrôle grec, turc, pour finalement être léguée aux britanniques avec la défaite de l’empire ottoman pendant la 1ére guerre mondiale et qui la gardera jusqu’à l’indépendance de l’île Elle est le théâtre d’attisement des tensions communautaire notamment par le premier président de l’ile indépendante de chypre. Makarios III, en 1963  demande la révision de la Constitution chypriote, visant à diminuer la surreprésentation des Chypriotes turcs au pouvoir législatif. C’est cet acte qui va provoquer une escalade entre les deux communautés turques et grecques, cependant pour comprendre cette décision qui semble arbitraire, il faut se pencher sur l’histoire de la guerre d’indépendance face à l’empire britannique. En effet la communauté grecque menée par Makarios archevêque et fondateur de l’EOKA (groupe terroriste anticolonialiste et partisan au rattachement à la Grèce) vient s’opposer aux chypriotes turcs qui eux soutiennent les britanniques, notamment grâce au groupe terroriste TMT, face à la promesse du  «  taksim » c’est-à-dire le partage de l’ile.

Les violences intercommunautaires : en décembre 1963, elles atteignent une intensité majeure avec la semaine noire (134 morts, dont 108 chypriotes turcs). Malgré les efforts américains pour apaiser la situation, les Nations unies envoient 2 500 casques bleus en mars 1964 pour former une force d’interposition. Ceci n’empêche pas la Turquie d’envoyer des avions qui vont bombarder certaines zones de l’île, et la Grèce de fournir en armes, en troupes et en conseillers militaires les Chypriotes grecs. 200 000 Chypriotes grecs sont contraints de quitter le nord pour le sud de l’île. Le 20 juillet 1974, l’aviation turque bombarda le nord de l’île de Chypre pendant que l’infanterie l’envahissait dans le but officiel de rétablir le statu quo qui aurait été menacé lors du coup d’État fomenté par la junte militaire grecque contre le président chypriote de l’époque, Makarios III , cet ancien chef de la rébellion anticoloniale, rentre en conflit avec le régime des colonels au pouvoir en Grèce  ( 1967 ) qui soutiennent l’  «énosis» ( rattachement à la Grèce )  face à Makarios qui base ça campagne sur l’indépendance de chypre .

De nos jours la Tension est palpable et les exactions commises pendant la guerre d’indépendance puis avec l’opération Attila mené par la Turquie sont encore récentes dans les mémoires, cependant 1,000 Casques Bleus de l’UNFICYP sont basés à Chypre et contrôlent une zone tampon  qui sépare désormais les deux communautés même si des minorités subsistent dans chaque partie de l’île les conflits sont moins violent. Le rattachement à la Grèce n’étant plus d’actualité (notamment avec l’adhésion de chypre à l’UE en 2004) une reconstitution de l’état semblait même possible, le référendum proposé aux deux parties de l’île ne  semblais être qu’une formalité mais aussi surprenant que cela paraisse se sont les chypriotes grecs qui ont voté contre la réunification alors que les turcs ont massivement voté pour. Ainsi, c’est maintenant la menace turque qui engendre le plus de tension dans la partie nord de l’île de chypre grâce à leur emprise sur l’état non reconnu par l’ONU.

 

2-Le conflit externe :

Ile de la Méditerranée orientale, à 560 km de la Crète, 400 km de Rhodes, 75 km de la Turquie, 100 km des côtes syriennes et libanaises et 1.000 km du sud-est d’Athènes.Les pays voisins sont  la Syrie, l’état chypriote du Sud, le Liban  et dans une certaine mesure Israël. Le conflit israélo-palestinien entraine malgré elle l’île qui se voit être un tremplin pour les pays islamique qui soutiennent l’état non reconnu de la Palestine à contrario de la partie sud de l’île qui est plutôt pro israélienne (présence de base britanniques). De plus la proximité face aux conflits du proche orient la place comme un point stratégique d’un point de vue militaire mais limite ces relations avec des pays souvent en conflit, ce qui  rend encore plus exclusif ça relation avec la Turquie.

3-Le niveau de corruption :

Aucune donnée n’est à disposition concernant la corruption, bien que le côté sud de l’ile défraie la chronique, le sud reste opaque  ce qui n’est que le corollaire de sa marginalisation par la communauté internationale, on peut cependant penser que la corruption ne doit pas être significativement différente de celle de la Turquie (61éme mondiale selon l’indice de perception de la corruption). Les conditions de sécurité dans le pays lié à la criminalité et au terrorisme sont relativement calme, bien que son passé, comme nous l’avons vu précédemment, est ponctué par des groupuscules terroristes tour à tour grec ou turcs. Le vrais risque aujourd’hui réside dans l’immigration illégale, chypre sud étant membre de l’UE les immigrés se pressent à la frontière pour rejoindre le continent européen ou pour avoir une descendance née sur le sol européen, sans oublier les activistes qui veulent rejoindre la bande de gaza  ainsi que les réfugié des conflit ponctuels du moyen orient (Liban, Syrie …)

Evaluation des risques économiques et financiers:

PIB par habitant et taux de croissance :

La République Turque de Chypre du Nord subit un embargo international ; du fait de cet isolement diplomatique, elle ne peut commercer directement avec d’autres États hormis la Turquie : de ce fait, près des deux-tiers des exportations et des importations se font avec l’État turc. La monnaie utilisée est la Livre turque. Le bureau de statistiques chypriote turc déclare que le produit national brut par habitant aurait été multiplié par trois en moins de dix ans ce qui le rapprocherait de celui de Chypre :(www.wikipedia.org)

Année

2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

PNB/hab. ($)

4 978 4 303 4 409 5 949 8 095 10 567 11 837 14 765 16 158 13 354

En 2009, selon la presse turque, le salaire minimum était de 1 237 TL ; le salaire minimum d’un fonctionnaire est quant à lui de 1 500 TL. PIB – taux de croissance réelle : 2,6% (2003)
Population active : 95 025 (2004)
Population active par secteur : agriculture 15.1%, industrie 27%, services 57.9% (2003)
Taux de chômage : 5.6% (2004)
Budget: revenus $404.3 millions (2003)  dépenses $775.7 millions (2004)
Productions agricoles : citrons, légumes, orge, raisins, olives, légumes, volailles, porcs, agneaux, produits laitiers, fromage.
Industries : tourisme, conditionnement de denrées alimentaires et boissons; production de ciment et gypse; réparation de navires; textiles; chimie légère; produits métalliques; bois, papier, etc.
Taux de croissance de la production industrielle :- 0.3% (2002)
Consommation d’électricité : 602 millions kWh (2003)
Exportations : $49.3 millions (2004)
Produits exportés : République de Chypre : citrons, pommes de terre, produits pharmaceutiques, ciment, habillement et cigarettes; Chypre du Nord : citrons, pommes de terre, textiles
Dette : N/A
Importations :$415.2 millions f.o.b. (2004)
Produits importés : automobiles, carburants, cigarettes, denrées alimentaires, minerais, chimie, pièces mécaniques
Taux d’inflation : 12,6% (2004)
Réserves de devises étrangères et d’or : $941.6 millions (2004) Répartition du PIB par secteur : agriculture 10.6%; industrie 20.5%; services 68.9% (2004)

En 2007, selon le ministère de la culture, de l’environnement et du tourisme, les importations représentaient plus d’un milliard et demi de dollars, soit une augmentation de plus de 450 % en six ans. Deux tiers des importations se feraient avec la Turquie, 16 % avec les pays de l’Union européenne, 7 % avec les pays d’centrale. Les exportations représentaient plus de quatre-vingts millions de dollars, soit une augmentation de plus de 100 % depuis la prise de pouvoir par l’armée turque.

Cours dollars Us – Nouvelle livre turque  sur 5 ans (www.daily-bourse.fr)

 

Evaluation des risques géographiques et environnementaux :

Climat : tempéré; Méditerranéen avec étés très chauds et secs et hivers frais.
Topographie : plaine centrales et montagnes au Nord et au Sud; plaines dispersées, mais relativement importante près des côtes.
Ressources naturelles : cuivre, pyrite, amiante, gypse, bois d’œuvre, sel, marbre, pigments d’argile.
Utilisation du sol : terres arables : 7.79%  cultures permanentes : 4.44%  autres : 87.77% (2001)
Terres irriguées : 382 km² (2001)
Risques naturels : petite activité sismique; inondations.
Environnement : disponibilité de l’eau; intrusion de l’eau de mer dans les nappes phréatiques conduisant à leur salinisation; pollution de l’eau par les rejets industriels et urbains; dégradation de la côte; perte de la faune sauvage à cause de l’urbanisation.

Evaluation  du Hard power du pays :

Pouvoir militaire réel :

Selon le secrétaire général des Nations Unies « on estime que dans ces dernières années il y avait dans le nord de l’île de Chypre un peu moins de 30 000 soldats de l’armée turque, ce qui en faisait une des zones les plus militarisées du monde par le rapport du nombre de soldats à la population civile. Plus récemment, des indications tendent à montrer que ces effectifs serait en croissance ». Les forces turques à Chypre font partie de la  IVe armée dont le quartier-général est situé à Izmir. Le commandant des troupes basées à Chypre dépend directement de l’état-major de la capitale, Ankara. Les forces turques sont responsables de la sécurité et ne s’impliquent pas dans les problèmes politiques de Chypre du Nord.

Poids du pays dans les institutions internationales : Très faible, s’appuie principalement sur les ressources et la puissance de la Turquie.

 

Evaluation  du soft power du pays :

Education :

Selon les autorités de Chypre du nord, en  2006, l’éducation représentait plus de 14 % du budget, 1 631 étudiants chypriotes turcs étudient à l’étranger (en particulier en Turquie) ; à Chypre du Nord, ils sont près de 10 300 pour l’année 2006-2007. Le nombre d’étudiants étrangers croît chaque année pour atteindre un chiffre de 30 000 en 2007, dont 27 000 provenant de Turquie et 3 000 d’autres pays étrangers. La petite République turque de Chypre du Nord compte pas moins de cinq universités soit au total quelque 25.000 étudiants dont la plupart sont non-Chypriotes (Turcs dans la majorité des cas).L’éducation est un secteur-clé de l’économie, et les établissements d’éducation de Chypre fournissent des opportunités de travail pour de nombreux universitaires de Turquie.

Tourisme et diaspora:

La République turque de Chypre du Nord, en 2008, estime avoir accueilli 1 008 000 touristes, soit une augmentation de près de 25 % par rapport à l’année précédente. 65 %, soit 650 000, étaient originaires de Turquie et 57 000 étaient des britanniques. En octobre 2009, le nombre de lits était de 15 705 soit une augmentation de 1,7 % par rapport à la même période en 2008. Les hôtels cinq étoiles accueillent près de la moitié des touristes. La dépendance vis-à-vis de la Turquie se retrouve également dans ce secteur de l’économie. Selon les autorités chypriotes turques, plus de 65 % des 1 008 000 touristes qui ont visité Chypre du Nord en 2008 sont turcs ; dans le même temps 158 000 étrangers dont 57 000 Britanniques ont visité le pays ; le restant, soit plus de 200 000 personnes, représentent la diaspora chypriote turque. En 2008, l’exploitation des différents musées du nord de l’île aurait rapporté plus d’un milliard d’euros à l’État chypriote turc. Par ailleurs, selon la BBC, 130 000 Chypriotes turcs se seraient installés au Royaume-Uni et près de 25 000 en Australie.

Conclusion générale :

Pour l’instant, la communauté chypriote-turque, moins de 300 000 habitants regroupés dans le nord de l’île, ne connaît pas la crise. De ce côté de l’ile, la croissance devrait atteindre cette année les 4%. Le système financier a été relativement assaini, en même temps qu’en Turquie, après la crise de 2001 qui a vu sept banques locales être placées en liquidation. L’écart de niveau de vie avec le Sud, environ 40 %, se réduit.

D’un autre côté, la Turquie finance la construction d’une nouvelle route, tout le long de la côte, ainsi que le futur aqueduc sous-marin qui verra le jour en 2014. Ce projet colossal d’acheminement d’eau depuis la Turquie vers le nord de Chypre permettra à la partie nord de développer l’agriculture et d’en revendre une partie au Sud, régulièrement victime de sécheresse.

Cependant, il ne faudrait pas croire que les Chypriotes turcs sont satisfaits de la politique de colonisation adoptée par leurs dirigeants, laquelle est dictée par Ankara. En réalité, beaucoup de Chypriotes turcs croient que la politique de leurs chefs ne sert ni leurs propres intérêts ni ceux de l’île de Chypre. Nombreux sont les Chypriotes turcs qui sont maintenant convaincus que la politique de colonisation menace l’existence même de leur communauté.

De plus de nouvelles querelles se font sentir avec la découverte de gisement de gaz sous-marins conséquent , ce n’est plus la rivalité grec/turc qui va régler la vie de l’île dans le futur mais bien la tension avec Israël qui compte exploité les gisement de gaz et ainsi faire de la république de chypre du sud un partenaire privilégiée. Le premier conflit c’est soldé par une frontière territoriale reconnue par la Turquie mais reste les frontière maritime qui posent et poseront certainement problème dans un futur proche.

L’ex-premier ministre de la Turquie, M. Turgut Ozal, dans une entrevue au quotidien Milliyet:

« Chypre est une île qui transperce la Turquie comme une dague. Elle est extrêmement vitale du point de vue de notre sécurité. Cette île ne devrait pas se trouver dans les mains d’un ennemi. L’existence des Turcs dans le nord de Chypre est une garantie vers cette direction. »

 

ForcesPotentiel géologiqueMonnaieInstitutions turquesEmplacement stratégiqueclimat FaiblessesDépendant de la TurquieNon reconnue par l’ONUPeu de technologiePas de ligne directe d’aviationPeu d’ouverture vers les pays extérieurs
OpportunitésL’éducation pour les élitesPeu de concurrenceForte croissance du tourisme Menaces Révolte face à la TurquieTension avec IsraëlRépercussion des conflits du proche orient

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour aller plus loin : http://www.axl.cefan.ulaval.ca/europe/chyprenord.htm

 

Bibliographie :

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/conseils-par-pays/chypre-12227/

http://french.ruvr.ru/2014_02_10/Le-Chypre-du-Nord-entre-la-Turquie-et-l-Europe-4995/

http://fr.wikipedia.org/

http://www.guidemondialdevoyage.com/country/71/history/Europe/Chypre.html

chypre

http://www.statistiques-mondiales.com/chypre.htm

http://www.cosmovisions.com/ChypreTable.htm

http://www.israel-flash.com/2012/02/gaz-israelo-chypriote-la-turquie-fore-illegalement-chypre-proteste-israel-deploie-une-force-securitaire/

http://geopolis.francetvinfo.fr/chypre-gisements-gaziers-sources-de-rivalite-2772

L’enjeu Turc ;  Didier billion

 

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