Le différend sino-vietnamien en Mer de Chine méridionale

Introduction

L’Extrême-Orient, par l’intermédiaire du Moyen-Orient, entretien des liens forts et privilégiés avec l’espace euro-méditerranéen. Actuellement, la mondialisation économique caractérisée par une augmentation de la part relative des acteurs asiatiques fait que cette région est un centre des relations mondiales. Pourtant, cette région réémerge plus qu’elle n’émerge dans le concert des nations. La Chine s’impose aujourd’hui comme un acteur clé des relations internationales. Avec un PIB de plus 9 240 milliards de dollars en 2013, la Chine est la deuxième puissance économique mondiale. De même avec des dépenses militaires de plus de 95,9 milliards d’euros, la Chine est le pays qui dépense le plus en matière militaire après les États-Unis. La Chine est essentielle au niveau mondial, mais également au niveau régional. L’Asie-Pacifique est la région où l’on peut voir véritablement les prétentions de la puissance chinoise s’affirmer. La stratégie chinoise et la diplomatie qui en découle prennent racine dans un phénomène double. Tout d’abord, dans le refus d’une tutelle occidentale comme cela a pu être faire au XIXe siècle par la signature des traités inégaux et les guerres de l’opium. La Chine entend donc reprendre la destinée de sa politique étrangère. Puis, dans la destruction de l’influence chinoise en mer de Chine méridionale, mais également dans l’affirmation de concurrents comme le Japon. Cette période a marqué les décideurs chinois qui dès lors, on tout fait pour reprendre leur place régionale.

Le contrôle de l’espace vital régional souhaité par les autorités chinoises depuis plus d’un demi-siècle passe par la projection stratégique et diplomatique des forces et des revendications chinoises. En effet la République populaire de Chine a très rapidement fait de la mer un ressort de l’influence chinoise. C’est pourquoi en 1950 grâce aux aides logistiques soviétiques, les communistes chinois reprennent aux nationalistes, l’île d’Hainan. Ce précédent militarisé marque le début formel de décennies de luttes diplomatiques, réglementaires et stratégiques opposant la Chine et ses voisins à commencer par le Japon. Si l’antagonisme sino-japonais a de nombreuses racines, les revendications sur les îles Senkaku par les deux pays sont au cœur des frictions politiques. En Mer de Chine méridionale, les conflits entre la Chine et ses voisins tendent à augmenter. Ainsi la Thaïlande, les Philippines ou encore Brunei, entendent tous équilibrer les volontés de leur voisin.

Revedications

Malgré l’alignement progressif structurel du Vietnam sur le socialisme de marché chinois, les différends territoriaux persistent en mer de Chine. La question des Parcelles est d’ailleurs centrale, puisque malgré la prise des îles par la Chine en 1974, Hanoi continue d’affirmer sa souveraineté sur ces îlots. Au-delà de leur importance géographique, ces îles et leurs zones maritimes dites zones économiques exclusives sont riches en ressources stratégiques. Ces deux pays engagent périodiquement des bras de fer diplomatiques pour s’assurer la gouvernance de ces possessions. Ainsi lorsqu’en mai 2014, la Chine déploie une plateforme pétrolière dans l’une des zones revendiquées par Hanoi, les positions diplomatiques et stratégiques se veulent désormais plus tranchantes et amènent à voir cette crise comme la plus importante, depuis la reprise des relations en 1991. Cela contribue pleinement à déstabiliser la région de la mer de Chine méridionale, qui rappelons-le est un goulet d’étranglement stratégique des échanges maritimes mondiaux.

Si la Chine entend pour des raisons diverses, faire respecter son influence sur la zone des neuf traits, sa volonté de développer une diplomatie harmonieuse avec ses voisins se voit par conséquent mise en danger. De plus, la question de revendications sur les îles de la région est à la source des velléités dont les acteurs tiers comme le Japon et les États-Unis usent pour influer sur le devenir de la région. Finalement, les chancelleries asiatiques de la région doivent à la fois assurer leur intérêt national tout en garantissant la stabilité de la région, dont toutes profitent. En ce sens  l’étude de la crise diplomatique de 2014 semble donner des éléments de réponses quant au devenir de l’équilibre des puissances dans la région. Il paraît pertinent de se poser la question suivante : en quoi la crise sino-vietnamienne a-t-elle mis en lumière la capacité d’Hanoï à tenir tête à son voisin chinois tout en préservant leurs relations privilégiées ?

Il conviendra dans une première partie d’effectuer une rétrospective des relations entre ces deux acteurs, afin de mieux cerner les causes profondes des oppositions nationales. Puis l’étude de la crise de 2014 apportera un regard plus fin sur les postures diplomatiques et les stratégies politiques. Enfin, dans une dernière partie, nous nous attacherons à questionner le futur des relations diplomatiques entre ces deux acteurs, mais plus largement dans l’ensemble de la mer de Chine méridionale.

I) Un historique des relations sino-vietnamiennes : une relation asymétrique ancrée dans le temps

            A) Le poids de l’histoire sur le développement d’un antagonisme profond

Raymond Aron pensait que « Connaître le passé est une manière de s’en libérer », mais cette phrase ne peut avoir vocation à l’universalité, tant le poids de la culture et de la tradition pèse sur les identités et les relations. La connaissance de son passé, pour un État, ne saurait être systématiquement libératrice de l’emprise de l’Histoire. Or, cela ne peut être inconditionnellement vrai dans le cadre de l’analyse des relations sino-vietnamiennes. Si la connaissance de son passé est  libératrice, comment expliquer que malgré la victoire à  Diên Biên Phu en 1954, le Vietnam fût confronté au même schéma face aux Américains dans les années 1970 ? La réponse est simple : la Chine, principal soutien des communistes vietnamiens durant la Guerre du Vietnam, laquelle tentait alors de diffuser l’idéologie maoïste. Cet Empire du Milieu est inextricablement lié au Vietnam, par des connexions multiples. Preuve en est, la question des frontières entre les deux pays n’a pu être réglée qu’en 2008, conséquence d’un traité passé entre les deux États en 1999. Si l’étude des réalités historiques entre ces deux pays est nécessaire, c’est avant tout parce qu’elles ont un impact important dans les mentalités collectives, et permettent d’expliquer les enjeux stratégiques d’aujourd’hui dans cette région. Le terme même de Vietnam symbolise cette connexion: Viet représente l’ethnie des Viets, et Nam le Sud. Le Vietnam est donc le pays des « Viets du Sud », par différenciation avec ceux du Nord qui vivaient dans l’actuel Sud de la Chine. Il existe donc une proximité culturelle et identitaire sino-vietnamienne qui pourtant, n’a pas su leur permettre d’éviter les différends. En effet, pendant plusieurs siècles, les Vietnamiens ont vécu dans la crainte d’une domination chinoise, qui s’est parfois soldée par l’invasion. Cette Histoire ne saurait être oubliée par le peuple vietnamien, lequel s’est familiarisé très vite avec la pratique de la guérilla, s’inscrivant presque comme « un trait culturel majeur et pérenne de l’espace social vietnamien »[1]. Ici, la citation de Raymond Aron prend tout son sens, car c’est par cette expérience de la révolte que le Vietnam a su se défaire des occupants occidentaux au XXe siècle. Paradoxalement, alors qu’il reproduisait une erreur du passé, le Vietnam a su l’exploiter pour s’en libérer. Ce paradoxe s’exprime également, dans ses relations avec la Chine, parfois allié, souvent opposer.

Il faut revenir à la seconde moitié du XXe siècle, et à la Conférence de Genève de 1954 pour observer les prémisses de la crise de 2014, la Chine n’hésitant alors pas à impulser la scission du Vietnam. De la même façon, après avoir soutenu Hô Chi Minh, la Chine conquit, en 1974, les îles Paracels, pourtant territoire resté vietnamien depuis le départ des Français. Ce fut le point d’ancrage d’une crise dont les réminiscences apparaissent aujourd’hui. Pourtant, la véritable rupture s’opère en 1978 lorsque le Vietnam, devenu République socialiste,  se rapproche de l’URSS à travers la signature d’un traité d’amitié et son adhésion au COMECON. Dès lors, la Chine s’inquiète d’une tentative d’encerclement, une inquiétude renforcée par l’invasion la même année du Cambodge, son fidèle allié alors aux mains des Khmers Rouges, par le Vietnam. La réaction ne se fit pas attendre, puisque dès 1979, la Chine attaqua le Vietnam par représailles. Cette agression fût révélatrice d’un manque de compréhension entre les deux pays, puisque la Chine voyait en la réunification du Vietnam un appui dans sa politique de containment vis-à-vis de l’URSS, tandis que le Vietnam souhaitait se saisir de sa récente unité pour se dégager de l’influence dominatrice chinoise. Cependant, si les deux pays sortirent affaiblis de cette querelle, le Vietnam, mis sous embargo conjoint de Pékin et Washington, fût contraint de diversifier ses relations pour sa postérité.

Carte du conflit sino-vietnamien de 1979

invasion

B) Le Vietnam, entre renouveau stratégique et émergence d’une puissance régionale

L’effondrement progressif de l’URSS, combiné aux incidents de Tien An-Men (Juin 89) et à l’évacuation du Cambodge, impulsa un renouveau dans les relations sino-vietnamiennes, caractérisé par une relative détente. Le Vietnam, largement affaibli sans le soutien soviétique et par sa politique collectiviste périlleuse, n’avait alors d’autre choix que diversifier ses relations, en multipliant les accords bilatéraux, mais également en renouant avec son voisin et ennemi de toujours. Inspiré par le développement rapide de la Chine, le Vietnam se lance à son tour dans un lourd processus de réforme économique, qui se caractérisa par une ouverture aux autres États puisque désormais, le pays avait cessé de représenter un danger pour ses voisins, notamment pour la Thaïlande, et une nouvelle phase de relations diplomatiques s’ouvrait. Sa relation asymétrique avec la Chine l’obligeait à trouver des moyens pour contrebalancer la puissance de son voisin. L’ASEAN fut probablement la meilleure solution, seule organisation asiatique à promouvoir l’intégration économique, favorisant un mouvement de libre-échange dans l’Asie du Sud-Est, auquel le Vietnam adhéra en 1995. En renforçant ses liens avec ses voisins, le Vietnam réussirait à pallier à ses faiblesses, et réduirait le risque d’une guerre. Ce security regime, comme le nomme Buzan, avait donc pour but d’intensifier les relations diplomatiques et d’accentuer les partenariats à la fois économiques et politiques. Afin de renforcer sa propre sécurité, le Vietnam tissa donc des liens avec d’autres puissances mondiales. Malgré le retrait brutal des troupes soviétiques en 1991, la Russie continua d’entretenir une excellente relation avec le Vietnam, le qualifiant de « partenaire stratégique privilégié ». Les deux pays signèrent notamment un traité de coopération militaire en 1998. La fin de la Guerre froide a également vu un retour des relations américano-vietnamiennes, caractérisé par la levée de l’embargo commercial ainsi que l’ouverture d’une ambassade à Hanoi. Les États-Unis s’inquiétant autant que le Vietnam d’une potentielle hégémonie chinoise, les deux pays s’employèrent à intensifier leur partenariat, à travers une multiplication des échanges commerciaux et de la coopération militaire. De la même façon, c’est la convergence des intérêts qui a poussé le Vietnam à se rapprocher de l’Inde et du Japon. D’une part, le pays a globalement toujours eu une bonne relation avec l’Inde, puisque également victime des velléités de la Chine en 1979 et désireuses de rivaliser. Ici, les partenariats sont multiples : commerciaux, militaires, pétroliers, soutien d’influence à l’échelle internationale. Mais bien que les deux pays soient très proches, la stratégie vietnamienne du balancing l’empêche de sceller une alliance claire et concrète avec l’Inde, souhaitant à tout prix éviter de faire du favoritisme dans ses relations. D’autre part, le Japon tient également une place particulière dans la diplomatie vietnamienne. Après la conférence de Paris sur le Cambodge en 1991, le dialogue entre les deux pays s’est renforcé, le Japon se constituant dès lors comme l’un des principaux donateurs du Vietnam, de 1992 jusqu’à nos jours.

Par souci de faire contrepoids à la Chine, le Vietnam a donc développé ses relations diplomatiques, non seulement avec les pays qui partagent son aire géographique, mais également avec les grandes puissances mondiales. Dans un même temps, ses relations avec la Chine se sont adoucies avant d’atteindre un nouveau point de rupture, à l’aube des années 2010. En effet,  les relations entre le Vietnam et la Chine sont devenues cordiales, surtout depuis 1999, malgré une tension sous-jacente autour du contrôle maritime. À titre d’exemple, en 2000, les échanges commerciaux entre les deux pays ont augmenté d’environ 32% par rapport à 1990. Ce rapprochement fait état pour le Vietnam d’une volonté de s’établir comme intermédiaire privilégié entre la Chine et l’ASEAN, dans le but de se positionner comme une puissance régionale. Cette proximité nouvelle est pourtant essentiellement le fait de la Chine, qui depuis 2000, n’a de cesse de courtiser les membres de l’organisation régionale. Mettant son ego de côté, elle a même accepté de ratifier en 2002 la « Déclaration sur la conduite des parties prenantes en mer de Chine » (DoC), symbolisant par la même un renoncement à toute forme d’impérialisme maritime. Dès lors, le recours à la force comme règlement d’un contentieux maritime devenait proscrit. Cependant, bien que les échanges s’intensifient d’année en année, certaines questions sont restées en suspens. Malgré des accords de partage sur les îles Spratleys, ou des traités portant sur la coopération en matière de forage sur les Paracels, la politique expansionniste chinoise implique des relations tumultueuses. Ainsi, dès 2010, on arrive à un retour des tensions concernant la légitime détention des archipels en mer de Chine méridionale, caractérisée par les sorties médiatiques du gouvernement chinois, très explicites quant à leurs revendications territoriales et maritimes. Alors qu’une phase de détente s’était fait sentir entre les deux pays, symbolisée par une ouverture mutuelle et la reprise du dialogue diplomatique, le lien existant entre la Chine et le Vietnam semble rester dépendant de leur Histoire et leur expérience commune : une relation traditionnellement conflictuelle.

Propagande chinoise au sujet des îles Paracels

Propagande vietnamienne au sujet de îles Paracels

propagande viet

II) La crise de 2014, un tournant stratégique pour le Vietnam

Le Vietnam  a été largement critique dans sa gestion de la crise de 2014 en atteste la mise en ligne d’une vidéo mettant en scène le Vietnam se laissant envahir par la chine, malgré ses protestation[2]. Pourtant, cette crise marque un réel tournant dans la perception de la Chine qu’a le Vietnam. Elle nous prouve par ailleurs le délicat jeu à l’égard de la Chine, entre volonté de s’en démarquer et d’apaisement à son encontre

A)   Rhétoriques diplomatiques : affirmation de la souveraineté d’Hanoi

« Le Vietnam possède suffisamment de preuves historiques et de bases juridiques pour affirmer sa souveraineté […] sur les deux archipels de Hoang Sa (Paracels) et de Truong Sa (Spratleys) ainsi que ses droits souverains et sa juridiction dans sa zone économique exclusive et sur son plateau continental, […]. Toute activité menée par des pays étrangers dans les zones maritimes vietnamiennes sans autorisation est illégale et nulle, et le Vietnam s’y oppose résolument ». Pham Binh Minh, ministre vietnamien des Affaires étrangères.

Dès le 3 mai, deux jours après l’installation de la plateforme et le début du forage le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères vietnamien revendiquait fermement sa légitimité historique et juridique sur les Paracels[3] (au regard des articles 74 et 83 de la Convention de Montego Bay sur le droit de la mer).La fermeté du Vietnam quant à l’installation de la plateforme a été réitérée plusieurs fois face aux agressions chinoises  notamment  par  une protestation officielle  lors d’une conversation téléphonique du ministre des Affaires étrangères vietnamien avec Yang Jiechi, le conseiller d’État chinois[4]. Le Premier ministre vietnamien a ensuite  réaffirmé la fermeté du Vietnam  à l’encontre de pays de l’ASEAN lors du Sommet  au Myanmar du 10 et 11. Pour autant, aucune mention n’a été faite des incursions chinoises dans la déclaration finale du Sommet. En cela le Vietnam a été critiqué pour son incapacité à rallier les soutiens, qui plus est lorsque le Secrétaire général  de l’ASEAN est un ancien diplomate vietnamien. Les représentants du Vietnam et du Cambodge auraient même agi en faveur de la Chine[5]. Le Premier ministre a affirmé que dans la cadre de cette crise aucune mesure militaire n’était concevable, que le combat devait passer par la voie pacifique et juridique[6]. Il convient de mentionner que durant la période de cette crise la Chine n’a eu de cesse de menacer le Vietnam par l’envoi de forces navales et de garde-côtes[7].

Lê Luong Minh Secrétaire général de l’ASEAN depuis janvier 2013

Début juin,  la Chine a présenté des documents devant les Nations Unies. Ces documents tirés de livres vietnamiens datant de plusieurs dizaines d’années prouveraient la souveraineté chinoise sur les iles Paracels. Pour appuyer cela, la Chine a publié sa nouvelle carte nationale. Les frontières maritimes représentées frôlent les côtés du Vietnam. De plus,  les frontières terrestres se sont aussi agrandies et englobent l’Arunachal Pradesh (Tibet du sud), une région indienne[8]. Cette carte est un signe de plus des ambitions hégémoniques chinoises

D’autres joutes diplomatiques eurent lieu autour d’un article publié par l’ambassadeur chinois Ning   : durant ce même mois de juin, l’ambassadeur chinois Ning Wan publiait un article intitulé « Qui est le réel fauteur de trouble en mer de Chine orientale ? » accusant le Vietnam d’avoir provoqué la situation actuelle. Une réponse cinglante a été publiée par son homologue vietnamien[9].

La plateforme chinoise est retirée mi-juillet, suivant de près  le vote du Sénat américain sur une résolution condamnant le comportement chinois. Ce moment marque un point d’inflexion dans allégations diplomatiques. De nombreuses rencontres ont eu lieu durant la fin de l’année 2014 ayant pour mot d’ordre « la promotion des relations entre les partis et États » ainsi que « la reprise des négociations sur les différends maritimes » [10]. Malgré ce retour en arrière de la diplomatie vietnamienne, de nombreux autres éléments nous permettent d’attester le renouveau de l’ambition vietnamienne.

B)    La stratégie vietnamienne de sortie du giron chinois

Les incursions chinoises ne sont pas un phénomène récent, comme nous avons pu l’expliquer précédemment.  Le Vietnam a toujours protesté, mais la crise de mai 2014 contraste avec les situations précédentes. La situation a changé et de nouvelles opportunités s’offrent au Vietnam.

Le gouvernement vietnamien serait divisé entre les partisans d’une ligne plus agressive contre la Chine et ceux qui préfèreraient la ménager. Le fait que le débat se pose à l’intérieur du parti est en lui-même un élément important d’après le Centre International d’études Stratégiques[11]. Par ailleurs, en plus du discours ferme du Vietnam  à l’encontre de la Chine, le Vietnam chercher clairement à travers d’autres manœuvres. Les violentes manifestations antichinoises n’y sont pas étrangères.  Si ces manifestations ont eu lieu, c’est bien que le Parti communiste les autorisait. D’ailleurs un journal hongkongais titrait « le Vietnam autorise les manifestations antichinoises »[12].  Un grand  nombre de bannières des manifestants étaient écrites en vietnamien, chinois et  anglais, ce qui montre bien la volonté d’interpeller la communauté internationale[13].  Des émeutes ont même aussi  saccagé des usines chinoises et taiwanaises. Les Vietnamiens ont aussi autorisé la chaine japonaise NHK à faire un reportage à bord de leurs bâtiments près de la plateforme chinoise, reportages qui ont ensuite été diffusés sur la télévision vietnamienne[14].

Manifestations antichinoises à Hanoï

Le Vietnam sait que pour se positionner contre la Chine il lui faut une puissance militaire capable de dissuader la Chine de manière à ce qu’elle arrête ses incursions. En cela, le pivot américain  en Asie Pacifique est une opportunité pour le Vietnam. En octobre la décision fut prise par le Sénat de lever partiellement l’embargo sur les armes[15]. Dans le même temps, le Vietnam s’est engagé à approfondir le partenariat stratégique avec le Japon qui  avait déjà prouvé  son amitié durant la crise en donnant six vaisseaux au Vietnam dans l’optique de renforcer la surveillance ainsi que presque 5 millions de dollars pour l’équipement et l’entrainement des garde-côtes et pour la surveillance de la pêche[16]. La crise de 2014 a aussi rapproché le Vietnam et les Philippines, le seul pays ayant porté un cas d’arbitrage contre la Chine. Le partenariat stratégique fut aussi renforcé avec  l’Inde et élargi à la défense et l’espace[17]

Toutefois le Vietnam ne peut revoir sa dépendance de la Chine si vite.  Malgré la récente diversification de ses relations la Chine reste son partenaire privilégié notamment sur le plan économique, ces deux États sont aussi très proche idéologiquement. Cette précaution a été exprimée en juin par le Vice-Ministre de la Défense vietnamienne insistant sur le fait que le Vietnam ne « jouerait pas les pays les uns contre les autres » [18].

III) Les perspective du conflit, entre escalade et apaisement des tensions

A)   Les risques d’une escalade du conflit

Le risque qu’un conflit majeur éclate en mer de Chine, impliquant des affrontements armés, ne semble pas à l’ordre du jour. Les États ayant partie prenante dans ce différend, mais également l’ensemble de la communauté internationale, n’ont aucun intérêt à voir remis en question la paix, la sûreté et le libre accès des voies commerciales maritimes.

Tout acte malheureux ou visant sciemment à déclencher un conflit pourrait conduire à une interruption de considérables flux commerciaux, vitaux pour les économies asiatiques et occidentales.  Les conséquences économiques pour les États de la région ainsi que pour le reste du monde seraient dès lors extrêmement dommageables. La Chine détient une supériorité militaire certaine sur le Vietnam ainsi que sur les autres États de la zone. En théorie, elle serait parfaitement en mesure de résoudre seule le différend territorial relatif à la souveraineté par la force, mais cela nuirait fortement à son image. Prendre l’initiative de déclencher des hostilités armées  remettrait totalement en question la thèse chinoise du développement pacifique, causerait des dommages extrêmes sur les relations de la Chine avec l’ensemble de l’Asie du Sud-Est et pousserait les autres Etats bordant la Mer de Chine à s’unir davantage. Le Vietnam et les Philippines ont déjà commencé manœuvrer en ce sens[19]. L’on pourrait dès lors assister à une polarisation croissante en Asie, avec d’un côté la Chine et de l’autre tous les États victimes de ses revendications territoriales, c’est-à-dire la quasi-intégralité ses voisins. Ces États pourraient ��galement être tentés de se ranger du côté des États-Unis, dont l’intérêt pour la région grandit. Leur redéploiement stratégique en Asie ainsi que la prise de contact en matière de défense avec le Vietnam et les Philippines l’atteste d’ailleurs[20]. Ces conséquences seraient absolument contraires aux intérêts de la Chine et nuiraient fortement à son image. Elles contrebalanceraient en outre tout bénéfice découlant de l’accès aux ressources halieutiques et énergétiques.

Toutefois, même si l’éventualité d’une conflagration majeure est peu probable, l’hypothèse du déclenchement d’un conflit ne doit pas être écartée. Le plus grand risque en mer de Chine est celui d’accrochages impliquant des navires de guerre, de surveillance ou de commerce, qui pourraient provoquer un affrontement militaire et rapidement dégénérer en crise majeure. Les actions entreprises en mer pour défendre des revendications territoriales accentuent le risque de confrontation, menacent la stabilité de la région et réduisent les possibilités offertes par la diplomatie. Le risque que les tensions débouchent sur un conflit est amplifié par le manque de mécanismes efficaces permettant de désamorcer les conflits sur la scène asiatique. Des lignes de communication d’urgence ou des accords sur les incidents en mer comparables à ceux qui furent négociés du temps de la guerre froide entre les blocs e l’Est et de l’Ouest font ainsi pour le moment cruellement défaut et contribuent à augmenter l’incertitude.

De plus, en l’absence de règlement du litige ou d’avancées dans sa gestion, les tensions continueront de nourrir instabilités et incertitudes stratégiques, et donc d’alimenter la course aux armements dans la région[21]. La montée des tensions est susceptible d’entrainer un affaiblissement et une remise en question de l’ASEAN sur le long terme, et aura des effets négatifs sur les relations déjà tendues qu’entretient la Chine avec ses partenaires asiatiques, européens et américains. En cas de blocage irrémédiable de la situation, il est probable que le différend qui oppose la Chine au Vietnam et aux autres États de la région finisse par se voir happé dans la problématique plus large de la rivalité sino-américaine. Une telle perspective aurait pour conséquence de repousser un peu plus les chances de résoudre le conflit.

B)    Les moyens de règlements potentiels du conflit en mer de Chine méridionale

Si les parties concernées parviennent à élaborer et à mettre en œuvre de façon efficace un ensemble de mécanismes de prévention des conflits et de gestion de crise, à préciser leurs revendications juridiques et enfin à trouver la volonté politique de régler la question de la souveraineté et de la répartition des ressources maritimes de façon négociée et équitable, l’avenir s’annonce positif. Les pistes de règlement du conflit en mer de Chine du Sud peuvent dès lors prendre différentes formes.

Le partage des ressources pourrait être envisagé. Les différentes parties pourraient tenter de s’accorder sur un partage équitable des ressources halieutiques, gazières et pétrolières. Des accords concernant la pêche existent à ce titre entre la Chine et le Vietnam, ainsi qu’entre Taiwan  le Japon[22]. La signature d’un tel accord entre les puissances rivales devrait en outre prévoir des mécanismes de surveillance conjoints des eaux disputées, afin de prévenir la survenance d’incidents.

Le dialogue entre les instances dirigeantes et les armées des différents protagonistes se doit d’être encouragé. La création et la facilitation du dialogue entre États et armées permettraient de réduire significativement les risques d’escalade brusque des tensions en cas d’incident, comme cela fut le cas lors de la guerre froide. L’installation en cours de « lignes de téléphone rouge » entre Hanoï et Pékin[23], telles que celles que le Vietnam a par exemple établies avec la Thaïlande, la Malaisie ou le Cambodge est en ce sens bénéfique. Le projet de liaison entre les marines chinoises et vietnamiennes doit également être considéré comme une heureuse initiative.

Le développement et l’adoption d’un Code de Conduite (CoC) qui viendrait encadrer et sanctionner les pratiques des États au sein de la zone apparaît nécessaire. Les États riverains de la Zone ont adhéré à la DoC (Déclaration de conduite) en 2002[24] et ont depuis lancé des négociations visant à l’adoption d’un tel texte. Toutefois, la Chine ne semble pas pressée de faire aboutir les discussions, considérant que cela reviendrait à abandonner ses revendications dans la zone. Un tel projet proposé à l’initiative du Vietnam et des Philippines en 1999 avait par exemple déjà échoué[25]. Il est à noter que la DoC n’étant déjà pas respectée par les signataires, l’adoption d’un texte plus contraignant dans un avenir proche apparaît improbable.

En cas d’impossibilité de résoudre le litige par la négociation, le recours à l’arbitrage international pourrait s’imposer. La saisine de la Cour Internationale de justice ou du Tribunal international du droit de la mer pourrait permettre aux parties de faire entendre leurs arguments et de régler le problème de manière pacifique. Les Philippines ont par exemple initié en 2014 une procédure aux Pays-Bas concernant la contestation des revendications territoriales chinoises dans la région[26].

L’avenir à court terme de la crise territoriale sino-vietnamienne s’inscrira probablement dans une situation de statu quo. Il est probable qu’aucune des parties ne souhaitera transiger sur ses revendications en matière de souveraineté et de territoire. Les acteurs s’insurgeront contre les prétentions de leurs adversaires. Des litiges concernant l’accès et l’exploitation des ressources halieutiques et énergétiques émergeront périodiquement, entrainant de fortes tensions diplomatiques et éventuellement militaires. L’ASEAN et la Chine poursuivront les négociations sur l’application de la DoC et tenteront de faire aboutir les discussions concernant la CoC, mais le processus promet d’être long et l’on peut s’interroger sur l’efficacité d’un système auquel les acteurs n’ont que peu tendance à adhérer en pratique.

Conclusion

La crise sino-vietnamienne de 2014 rend compte du rôle que la chancellerie chinoise souhaite se voir arroger en mer de Chine. S’affirmant de facto comme un hégémon régional, la Chine considère la mer de Chine méridionale, pour une large part, comme faisant partie de son aire d’influence. Cette influence se traduit, bien sûr par une présence militaire en augmentation constante, mais aussi par des revendications politiques concernant des limites de souverainetés. Pourtant, il ne faut pas voir ces crispations diplomatiques uniquement comme des preuves de l’expansionnisme chinois, mais plutôt comme des tentatives plus ou moins longues dans le temps, de concurrencer/jauger ses partenaires sud-asiatiques, et si possible d’affirmer de nouvelles possessions. Dans les faits, il paraît clair que la Chine aurait plus à perdre qu’à gagner, en reniant le développement d’une diplomatie harmonieuse. Cela étant, cette crise met en lumière les relations tumultueuses sino-vietnamiennes, entre deux États. Le Viêtnam a une relation ambivalente avec la Chine qui découle des relations politiques, militaires, et diplomatiques passées qui font que ces États communistes sont en concurrence dans la région.

Cette crise doit être inscrite dans le cadre des relations de ces dernières décennies. Si le risque d’affrontement direct et militarisé n’est pas à exclure, il serait contreproductif pour les protagonistes. Cela conduirait en effet, à déstabiliser une région centrale, qui a également une place de premier plan au niveau mondial. Si nous devions conjecturer sur un apaisement des relations diplomatiques, nous pourrions dire que la question du respect des limites de souverainetés et d’une utilisation concertée des ressources stratégiques serait au centre d’une stabilisation régionale. L’incursion grandissante des États-Unis dans le monde politique et diplomatique régionale pourrait d’ailleurs avoir des effets significatifs sur la situation entre ces deux États asiatiques, mais également dans l’espace de la mer de Chine.

Arthur Cabanetos, Leo Coqueblin, Alexia Tinant, Quentin Voutier.

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TIBERGHIEN Bertrand, « Le Vietnam, une puissance émergente face à la Chine », Academia, Janvier 2013

Notes

[1]Georges Condominas (http://serveur.irsem.free.fr/newsletter/Lettre-Irsem-7-2010/article/27/)

[2] Anonyme, « Paracels, forage chinois contesté et regain de nationalisme », Indomémoires, 07/05/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://indomemoires.hypotheses.org/14410.

[3]Anonyme, « Le Vietnam s’oppose fermement aux activités étrangères illégales dans ses zones maritimes », Le journal en ligne du parti communiste vietnamien, 05/05/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://dangcongsan.vn/cpv/Modules/News_France/News_Detail_F.aspx?CN_ID=650080&CO_ID=28340551

[4] Op. cit., Anonyme, , « Paracels, forage chinois contesté et regain de nationalisme ».

[5] FULLER Thomas et IVES Mikes, « Vietnam fails to rally partners », in New York Times, 11/05/2014 consulté le 01/03/2015, URL : http://www.nytimes.com/2014/05/12/world/asia/vietnam.html.

[6] “Prime Minister Nguyen Tan Dung answers questions to Associated press on 21 May” Die Botschaft, URL : http://www.vietnambotschaft.org/prime-minister-nguyen-tan-dung-answers-to-associated-press-on-21-may/.

[7]BLANCHARD Ben, “China says will never send military to oil rig spat with Vietnam”, 13/06/2014, consulté le 05/03/2015, URL : http://www.reuters.com/article/2014/06/13/us-southchinasea-idUSKBN0EO12X2014061.

[8] Anonyme, « Carte verticale de Chine, l’impudence et l’hégémonie », in Vietnam Plus, 01/07/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://lecourrier.vn/carte-verticale-de-chine-limpudence-et-lhegemonie/46059.html.

[9] Anonyme, « Mer Oriental : le marchand chinois de fables est passé », Vietnam plus, 11/07/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://fr.vietnamplus.vn/Home/Mer-Orientale-le-marchand-chinois-de-fables-est-passe/20147/43519.vnplus.

[10] THAYER Carl, « China and Vietnam Eschew Megaphone Diplomacy, in The Diplomat, 02/01/2015, consulté le 01/03/2015, URLL :  http://thediplomat.com/2015/01/china-and-vietnam-eschew-megaphone-diplomacy/.

[11] LEUG Brian, « Delicate diplomacy for Vietnam ». in Asia Times, 22/08/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://www.atimes.com/atimes/Southeast_Asia/SEA-01-220814.html.

[12] Anonyme, « Des manifestations antichinoises très autorisées, in Le courrier international, 12/05/2014, consulté le 01/03/2015,  URL : http://www.courrierinternational.com/article/2014/05/12/des-manifestations-anti-chinoises-tres-autorisees.

[13] Anonyme, « Vietnam, le pas de trop de la Chine », TV5 monde, consulté le 01/03/2015, URL : http://www.tv5monde.com/cms/chaine-francophone/info/Les-dossiers-de-la-redaction/Vietnam-2014/p-28236-Vietnam-le-pas-de-trop-de-la-Chine.htm.

[14] LEBLANC Claude, « Hanoï débordé par sa base dans son bras de fer avec Pékin », in L’Opinion, 18/05/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://www.lopinion.fr/18-mai-2014/hanoi-deborde-base-dans-bras-fer-pekin-12393.

[15] Anonyme, «  US senate calls on China to wisthdraw oil rig », Than hnien niews 11/07/2014, consulté le 01/03/2015, URL : http://www.thanhniennews.com/politics/us-senate-calls-on-china-to-withdraw-oil-rig-28418.html.

[16] Op. cit.,  LEUG Brian, « Delicate diplomacy for Vietnam ».

[17] Anonyme, “Approfondissement des relations d partenariat startégique Vietnam-Inde”, 30/10/2014, consulté le 02/03/2015, URL :http://fr.vietnamplus.vn/Home/Approfondissement-des-relations-de-partenariat-strategique-VietnamInde/201410/46901.vnplus

[18] Op. cit.,  LEUG Brian, « Delicate diplomacy for Vietnam ».

[19] Magdaraog Cordero, Jean. “Philippines, Vietnam discuss possible strategic partnership”. Asia Pacific Defense Forum magazine. [En ligne]. 4 février 2015. http://apdforum.com/en_GB/article/rmiap/articles/online/features/2015/02/04/philippines-vietnam-partner (Page consultée le 7 mars 2015).

[20] Baoyun, Yang. « L’Asie du Sud-Est reste toujours un appui clé de la diplomatie de bon voisinage chinoise ». In La lettre de l’Irsem , n° 6, 2014. [En ligne]. http://www.defense.gouv.fr/content/download/313099/4227808/file/Lettre_2014_n%C2%B06.pdf (Page consultée le 8 mars 2015).

[21] Thayer, Carl. “The Philippines, Malaysia, and Vietnam Race to South China Sea Defense Modernization”. The Diplomat. [En ligne]. 23 janvier 2015. http://thediplomat.com/2015/01/the-philippines-malaysia-and-vietnam-race-to-south-china-sea-defense-modernization/ (Page consultée le 8 mars 2015).

[22] Kawashima, Shin. « Le Japon et Taïwan signent un accord historique sur les droits de pêche ». Nippon.com. [En ligne]. 3 juillet 2013. http://www.nippon.com/fr/currents/d00081/ (Page consultée le 7 mars 2015).

[23] AFP. « Mer de Chine du sud: “téléphone rouge” entre Pékin et Hanoï ».  L’Express. [En ligne]. 20juin 2013. http://www.lexpress.fr/actualites/1/monde/mer-de-chine-du-sud-telephone-rouge-entre-pekin-et-hanoi_1259224.html (Page consultée le 7 mars 2015).

[24] ASEAN. “Declaration on the conduct of parties in the South China Sea”. ASEAN. [EN ligne]. http://www.asean.org/asean/external-relations/china/item/declaration-on-the-conduct-of-parties-in-the-south-china-sea (Page consultée le 8 mars 2015)

[25] Truong Thuy, Tran. “Compromise and cooperation on the sea : the case of signing the Declaration on the  conduct of parties in the South China Sea”. South China Sea Studies. [En ligne]. https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fnghiencuubiendong.vn%2Fdownload%2Fdoc_download%2F103-dr-tran-truong-thuy-compromise-and-cooperation-on-the-sea-the-case-of-signing-the-declaration&ei=R9MFVdnqHMa07ga6-oCACw&usg=AFQjCNEkzSLbfpeOB7dVFj3MHgfm6xpWyg&bvm=bv.88198703,d.ZGU (Page consultée le 7 mars 2015)

[26] Tiezzi, Shannon. “The Philippines’ UNCLOS Claim and the PR Battle Against China”. The Diplomat. [En ligne]. 1er avril 2014. http://thediplomat.com/2014/04/the-philippines-unclos-claim-and-the-pr-battle-against-china/ (Page consultée le 7 mars 2015)

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