Les enjeux du port de Chabahar

Le port de Chabahar, porteur d’espoir et d’ambition… mais pour qui ?

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Introduction
Exemption de taxe professionnelle pendant 20 ans, droits de douane réduits, garantie à 100% sur le capital investi et les bénéfices (AFP, 2015) .Voilà ce qu’offre la zone franche de Chabahar (CFZ), en Iran, pour attirer les investisseurs.

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Source : PressTV, 2015

Cette zone franche se situe au sud de la province de Sistan-et-Balouchistan, proche de la frontière du Pakistan. Elle offre un port en eaux profondes ouvert sur l’océan indien via le golfe d’Oman. Son développement permettra d’une part, le désengorgement du détroit d’Ormuz et, d’autre part, de donner un accès à la mer au continent centrasiatique.

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Source : Visoterra, 2015

Bien qu’étant sur territoire iranien, c’est principalement l’Inde qui s’occupe du développement des infrastructures et qui en a la gestion. Le membre des BRICS a en effet rapidement saisi l’importance stratégique et commerciale qu’un tel projet pouvait représenter. L’Inde voit ici un accès aux ressources dont regorge la région. Déjà proche de l’Iran, dont elle est un des principaux partenaires commerciaux, elle entend bien là étendre son influence au-delà des seules frontières iraniennes.
L’Iran, qui semble peu à peu sortir du marasme économique résultant de l’embargo qui le frappait jusqu’alors, voit en les investissements indiens une aide au développement, à la sécurité de son territoire ainsi qu’un affranchissement du commerce de la région aux pays de la péninsule arabique.

La problématique sera ici de comprendre quels sont les intérêts portés par ce port pour l’Inde et l’Iran. Ainsi, dans une première partie, nous tâcherons d’analyser les enjeux qui poussent l’Inde à investir dans le port iranien. Dans une seconde partie, il sera question des motivations iraniennes à encourager la stratégie indienne.

I. La volonté indienne

L’Inde, 8e puissance mondiale, jouit aujourd’hui d’une croissance supérieure à celle de la Chine et cherche à être reconnue comme un acteur majeur. Le pays doit donc être en mesure d’alimenter sa croissance et de se prémunir d’une suprématie chinoise. Ce sont ces raisons qui poussent aujourd’hui l’Inde à étendre son influence au-delà de ses frontières.

A. Accès aux mines d’Afghanistan : quand un investissement en cache un autre

L’Afghanistan disposerait de ressources minières estimées à environ 3 000 milliards de dollars (ARNOULT, 2011). Naturellement, le pays suscite l’engouement de nombreuses nations. Parmi elles, l’Inde tente de faire la différence en apportant plus qu’un financement, un développement.

En 2011, l’Inde connaît sa première victoire en remportant son premier appel d’offres afghan (BOBIN, 2011). L’Afghanistan, jusque-là en guerre, entend se développer grâce à l’exploitation de ses ressources naturelles. Le pays ne cherche pas ici de simples investissements étrangers, mais également des partenaires susceptibles de développer des infrastructures aidant à son développement. C’est dans cette optique que l’Inde entreprend des projets routiers et ferroviaires. Cependant, l’Afghanistan ne possédant pas de frontière terrestre avec l’Inde et ne disposant pas d’ouverture sur la mer, il est difficile pour l’Inde de rapatrier les ressources exploitées. La voie terrestre lui étant bloquée par le Pakistan, avec lequel elle est toujours en conflit soixante-huit ans après leur séparation, le Cachemire cristallisant toujours de vives tensions entre les deux pays. Par contre, l’Iran, qui possède 936 km de frontière avec l’Afghanistan et qui donne sur l’océan Indien, et grand partenaire économique, semble être un point d’accès idéal. Cet accès est notamment facilité par une frontière se situant sur un plateau. Mais jusque-là, l’Iran ne possédait pas d’infrastructures suffisantes pour assurer le transit et le volume souhaité par l’Inde. C’est en grande partie pour cette raison que l’Inde a souhaité investir dans le développement du port de Chabahar. De plus, nous l’étudierons par la suite, par le contrôle de la gestion qui lui a été accordé par les autorités iraniennes sur le port et la levée de l’embargo, le port pourrait rapporter encore davantage.

À cela s’ajoute une volonté de désenclavement par l’ouest de l’Inde. En effet, le pays se retrouve pris en étau par les relations chinoises et pakistanaises. Le premier fait barrage sur le flanc ouest, soutenu par la Chine avec laquelle l’Inde partage une frontière au nord. La Chine entend profiter de la situation géographique du Pakistan et nouer des partenariats dans le but de désenclaver sa province du Xinjiang et, de ce fait, se doit de soutenir le Pakistan dans ses oppositions à l’Inde. À ce barrage s’ajoute le « collier de perles » chinois, présenté par Booz-Allen-Hamilton en 2004, qui enclave maritimement l’Inde.

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Source : Conflits n°7, 2015

La principale issue pour accéder aux marchés centrasiatiques est alors d’adopter une stratégie tête de pont, à plus forte raison si l’un des principaux partenaires sur le marché centrasiatique cherche à se développer et à retrouver une place conséquente dans l’économie mondiale ; c’est le cas de l’Iran. Enfin, ce partenariat avec l’Iran assure un apport énergétique sécurisé à l’Inde, qui importe 70% de son énergie et dont l’Iran est le second fournisseur de pétrole (BAIXAS, 2010).

B. Rattraper son retard sur la Chine

La Chine semble mener les mêmes batailles que l’Inde. Alliée du Pakistan, elle est déjà établie dans le secteur minier afghan et sur le front de l’océan indien.
Tout d’abord, la Chine a elle aussi mesuré l’importance du littoral du sous-continent et le potentiel de celui-ci. Ainsi, en 2006, elle achève la construction du port de Gwadar, au Pakistan. Situé à moins de 180km (106 miles précisément) de celui de Chabahar, il offre des conditions géographiques similaires et, de ce fait, est en concurrence directe. Ainsi, en investissant dans le port de Chabahar, l’Inde compte bien concurrencer, voire s’approprier les intérêts économiques visés par la Chine. La zone du Baloutchistan, où se trouve le port de Gwadar, est instable et des milices prennent les armes et revendiquent leur indépendance. Aubaine pour le gouvernement indien qui, selon de nombreuses sources, mais sans reconnaissance officielle de l’Inde, leur fournit alors des armes pour maintenir l’instabilité quand, parallèlement, avec le soutien du gouvernement iranien, elle stabilise l’est de l’Iran et apporte un développement d’infrastructures portuaires, routières et ferroviaires. De la sorte, l’Inde amène l’Afghanistan à favoriser les négociations avec l’Iran et elle-même.
L’Inde doit aussi faire face à la Chine sur l’exploitation des mines afghanes. En effet, les firmes chinoises sont déjà solidement implantées avec des concessions de mines telles que celles d’Aynak (WINES, 2010), d’Amu Darya (SHALIZI, 2012) ou encore de Sanduqli et Mazer-e-Sharif (PETERSON, 2013). Une course aux appels d’offres a lieu entre les deux pays, mais la Chine semble avoir pris une avance certaine. C’est donc sur la pérennité des relations, sur la sécurité des exportations et sur la sécurisation du territoire que l’Inde compte faire la différence. L’Inde fait donc face à de nombreuses incitations qui la poussent à développer son influence hors de ses frontières. Nous allons à présent nous concentrer sur les intérêts de l’Iran qui, à première vue, semble passif dans ce processus.

II. Les intérêts iraniens

L’Iran est aujourd’hui un pays dont l’économie est fragilisée par des années de sanctions économiques.
Son développement nécessite des investissements étrangers ainsi que des alliances solides. C’est pour cette raison que le pays multiplie les accords avec l’Inde qui lui apporte un soutien essentiel.

A. Reprendre le contrôle de la zone et se préparer à une ouverture économique

Cette mutation, à la fois économique et géographique, a un intérêt certain pour l’Iran qui a du mal à contrôler la zone de Sistan-et-Baloutchistan, dans laquelle se situe le port de Chabahar.
Comme du côté pakistanais, il règne d’une part, une instabilité ethnique, et d’autre part, le développement d’un certain nombre de trafics que Téhéran a du mal à contrôler.

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Source : CNRS, 2013 www.irancarto.cnrs.fr

Cette région de l’Iran est à dominance sunnite baloutche, alors que le reste du pays ainsi que le gouvernement est à majorité chiite perse. Les Baloutches se sentent délaissés et n’ayant pas les mêmes droits que les Perses (MINOUI, 2009). Ce terrain propice aux rébellions a notamment donné naissance à Jundollah, un groupement militaire revendiquant plusieurs attentats, notamment contre les Gardiens de la révolution en octobre 2009 (REUTERS et AFP, 2009).
Ce climat de tension sociale entraîne une hausse générale de la criminalité et des trafics, à commencer par celui de la drogue en provenance d’Afghanistan. Éloigné de Téhéran et frontalière avec l’Afghanistan et le Pakistan, cette région semble être difficilement contrôlable pour Téhéran. La situation est telle qu’en avril 2009, « le chef de la police iranienne a annoncé le retrait total de la police civile de la région » (EIFFLIN, 2011). Ce sont aujourd’hui les Gardiens de la Révolution qui sont chargés d’assurer la sécurité.

Or, la mise en place d’infrastructures et de projets de développement légitimerait un accroissement sécuritaire, qui servirait alors tant pour la sécurisation des transits que pour l’éradication des sources de tensions. Il ne s’agit pas là d’une volonté de contrôle par la force, mais d’instaurer un développement stable, notamment grâce aux investissements étrangers et aux infrastructures nécessairement liées. Avant l’embargo de 2006, les autorités déclaraient avoir totalement éradiqué le chômage dans la ville de Chabahar. Cependant, suite aux sanctions économiques, les investisseurs se sont raréfiés et l’instabilité s’est accrue. L’Iran compte alors renouveler l’exploit et l’étendre sur l’ensemble du front Est du pays avec cette fois le soutien de puissances telles que l’Inde.

Le rapprochement avec de nouveaux partenaires va aussi permettre à l’Iran de redynamiser ses exportations de pétrole et de gaz pour lesquelles le pays dispose respectivement de la 4e réserve mondiale et la 2e réserve mondiale (Le Moci, 2015). Jusqu’en 2012, l’Iran oscillait entre le 3e et 4e rang des exportations pétrolières en valeur. Mais depuis les sanctions qui frappent le pays sur ce secteur, l’Iran se hisse péniblement au 9e rang, ayant vu le montant de ses d’exportation pétrolière chuté presque de moitié (101.468 milliards de dollars en 2012, 53.652 milliards de dollars en 2015) (OPEC, 2015). Enfin, pour consolider sa balance extérieure, l’Iran pourrait aussi développer une industrie de raffinement de pétrole et d’essence afin de limiter ses importations. Le pays ne dispose pas actuellement des équipements nécessaires pour assurer la transformation de pétrole en essence et se retrouve à devoir en importer en grande quantité. Ainsi, par une dualité exportation de pétrole et limitation des importations d’essence, l’Iran pourrait voir sa balance commerciale redevenir positive. La moyenne de celle-ci entre 1974 et 2014 s’élevait tout de même à plus de 5 milliards de dollars (Trading economics, 2015).

B. Sortir de la dépendance vis-à-vis des Émirats arabes unis

Jusque-là, les Émirats arabes unis étaient la porte d’entrée du marché iranien. Du fait des nombreuses sanctions économiques que la théocratie perse a connues, l’alternative des Émirats arabes unis (EAU) s’est rapidement révélée être la favorite. Dès 1979, et les premières sanctions suivant la révolution islamique, des commerçants iraniens ont migré aux EAU et ont servi d’intermédiaire entre l’Iran et le reste du monde, faisant alors de Dubaï l’accès privilégié au marché iranien. L’Iran se trouve donc en partie dépendant des EAU.

De plus, jusque-là, le principal port iranien était celui de Bandar Abbas, par lequel transitait 85% du transit maritime à destination et en provenance d’Iran. Cependant, ce port est limité à des navires ne pouvant excéder 100 000 tonnes. Ainsi, la majeure partie des navires étrangers à destination de l’Iran doivent faire escale aux EAU, où les marchandises sont alors transférées sur des navires de taille modeste afin qu’ils puissent être accueillis à Bandar Abbas (RAMACHANDRAN, 2014). Le port de Chabahar, en eaux profondes, évite l’intermédiaire émirati et permettra l’accroissement des échanges. Cet accroissement des échanges et les investissements étrangers semblent déjà être au rendez-vous selon Hamed Ali Mobaraki, qui déclare que des compagnies sud-coréennes, européennes, émiraties… et chinoises, se seraient déjà implantées (PRESSTV, 2015). Par cette indépendance, l’Iran se protège de toute atteinte à son commerce. En cas de tension avec les autres pays du golfe persique, qui pourrait alors déboucher sur l’obstruction du détroit d’Ormuz, l’Iran verrait alors les principaux ports jusque-là, Busherh et Bandar-Abass, totalement bloqués. Ainsi, le port de Chabahar permet tout d’abord à l’Iran de se libérer des pressions que les autres nations du Moyen-Orient pourraient exercer sur elle. De plus, il va permettre au pays d’assurer une croissance saine à travers le développement de son commerce extérieur et de ses partenariats.

Conclusion

L’Inde et l’Iran coopèrent au développement d’infrastructures dans l’optique de satisfaire leurs propres intérêts. Pour l’Inde, la terre perse représente une opportunité d’accès à un marché qui lui est en partie fermé et une tête de pont permettant son désenclavement et une opposition à la domination chinoise. Elle cherche aussi à nouer des relations durables et stables avec l’Iran ; relations qui lui assurent une alimentation en hydrocarbures ainsi qu’un accès à l’Afghanistan. De son côté, l’Iran souhaite développer des infrastructures amenant un développement de son commerce extérieur. Elle souhaite aussi sortir de sa dépendance vis-à-vis des Émirats arabes unis et s’assurer un degré de liberté en cas de tensions. Enfin, ce développement permet aussi à l’État de « reprendre en main » une région jusqu’ici délaissée et sous tension.

Par souci de délimitation du sujet, cette analyse ne présente que brièvement le rôle de l’Afghanistan dans ces négociations. Cependant, les questions portant sur son avenir et son modèle de développement n’ont pas été abordées. Ces aspects pourraient avoir un impact fort sur les négociations futures et sur la gestion des relations diplomatiques du pays.

 

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