Fiche Pays Timor Oriental – 2014

tableau introductif

 

Le Timor oriental, aussi appelé Timor Leste, compose une partie de l’île du Timor. Elle se trouve dans l’océan Pacifique entre l’Indonésie et l’Australie. Le pays s’étend sur 15 410 km² tandis que la superficie totale de l’île est de 30 044 km². L’autre partie appartenant à l’Indonésie.  Le Timor Oriental compte 1 120 000 habitants. La division de l’île a été l’œuvre de différents affrontements qui ont touché le pays durant ces dernières années. Aujourd’hui la situation politique semble s’être apaisée mais le Timor Oriental rencontre toujours un problème, celui de son développement économique. C’est ce que nous allons essayer de comprendre : comment un pays si jeune, mais avec une histoire tant tourmentée, peut-il franchir un cap économiquement ?

 

I.                   Histoire du Timor oriental

 

L’île du Timor fut, depuis le XVIe siècle colonisé par deux pays, à savoir les Pays-Bas et le Portugal.  Les deux pays ont signé un traité 1859 afin de se partager l’ile. La partie ouest fut attribuée au Pays-Bas et la partie ouest, celle de l’actuelle Timor Oriental, au Portugal. Un clivage donc, qui a pris ses racines très tôt. Cette colonisation portugaise est plutôt bien acceptée par la population. Toutefois, hormis les faits d’esclavage, c’est à partir  du XIXe siècle qu’apparait un début de contestation d’une partie des autochtones a l’encontre du Portugal afin d’obtenir leur indépendance. Ainsi de nombreuses actions militaires souvent de courtes durées sont entreprises dans le but de dissuader ces envies d’indépendance.  Par exemple, entre 1894 et 1908, on dénombre plus d’une vingtaine d’interventions.

Durant la seconde guerre mondiale, le Timor Oriental est envahit par le Japon de 1942 a 1945.Un épisode douloureux pour la population locale ou 90% des constructions furent détruites. Le tribu humain est tout aussi lourd, les estimations portent de 45 000 a 70 000 victimes timoraises soit environs 15% de la population. A titre de comparaison, les pertes militaires sont très légères, « seulement » 40 militaires australiens, 75 portugais et 1500 japonais.

En avril 1974, une révolution frappe le Portugal ce qui affaiblie ce dernier. Les timorais en profitent pour fonder trois partis politiques, ce qui été jusque là interdit. Ces partis sont :

  • L’UDT (Union Démocratique Timoraise) : favorable a l’indépendance sous tutelle portugaise
  • Le FRETILIN (Front REvolutionnaire pour le Timor-Leste Indépendant) : qui souhaite l’indépendance du Timor oriental sans tutelle
  • L’APODETI (Association POpulaire DEmocrate de TImor) : qui veut être intégrer a l’Indonésie

En juillet 1975, le Timor Oriental est officiellement décolonisé par le Portugal. L’UDT et le FRETILIN, qui entre temps s’étaient rapprochés, prépare l’indépendance du Timor Oriental. Mais tout ceci n’est pas du gout de l’Indonésie, et dispose même du soutient des Etats-Unis suite aux accusations d’organisation communiste du  FRETILIN par Jakarta. Ceci permis de déstabiliser la coalition UDT-FRETILIN et le pays tout entier. Apres une courte guerre civile qui fit près de 2 000 morts, le FRETILIN prend seule le contrôle du pays et proclame l’indépendance du Timor Oriental le 28 novembre 1975.

Le 7 décembre  1975, l’Indonésie attaque le Timor oriental et annexe la région en juillet 1976. Cette annexion n’est pas reconnue par les Nations Unies mais la communauté internationale laisse faire. Il s’ensuivra pour le Timor Oriental et sa population 25 années de cauchemar ou un total de 200 000 timorais (30% de la population) trouveront la mort suite aux nombreuses exactions commises par les militaires a l’encontre des civiles et a l’enferment de plus de 60% de la population dans des camps de travail de masse.

Le 5 mai 1999, un accord est trouvé entre l’ONU, le Portugal et l’Indonésie concernant l’organisation d’un référendum au sujet de l’indépendance du Timor Oriental.

Celui-ci aura lieu le 30 août 1999 sous le contrôle de l’ONU. La participation est étonnamment élevé, 98% des timorais y participent malgré les menaces de représailles formulé par l’armée indonésienne. L’indépendance est ainsi demandée par 78,5% des suffrages.

Suite à de nombreuses attaques de l’armée indonésienne suite au référendum, le Conseil de Sécurité fait administrer militairement et civilement le Timor Oriental par les Nations Unis le 25 octobre 1999.

En août 2001 ont lieu les élections pour former l’Assemblée Constituante. Le FRETILIN emporte la majorité des 88 sièges avec 57,4% des suffrages. La Constitution adoptée sera très proche de celle du Portugal.

Enfin, plus d’un siècle après les premières prémices, l’indépendance du Timor Oriental est internationalement reconnu le 20 mai 2002.

A la suite de l’indépendance, bien que créer en 1975, le drapeau du Timor Oriental est officiellement adopté. Le jaune symbolise le colonialisme, le rouge pour la lutte envers l’indépendance, le noir représente le sombre passé à surmonter et l’étoile blanche est la lumière qui guide le peuple vers la paix.

Pour autant, la situation au Timor reste une vraie poudrière. Plusieurs heurts violent sont à dénombrés. Comme en 2006, où le licenciement de 600 soldats avait entrainé de violents affrontements entre policiers et militaires, nécessitant l’intervention d’une coalition internationale de 2500 hommes afin de rétablir une situation plus stable. De même, en février 2008, une tentative d’assassinat est réalisée par des rebelles en fuite suite aux évènements de 2006 à l’encontre du Président de la République de l’époque (Ramos Horta) et son Premier Ministre (José Alexandre Gusmao).

Toutefois, aujourd’hui il semble que la situation politique se soit stabilisée au Timor Oriental. Le bon déroulement des dernières élections présidentielles de 2012 à même amener le retrait définitif de l’ONU dans le pays. Alors, qu’en est-il de la situation politique actuelle du pays ?

 

II.                   Fonctionnement politique du Timor oriental

Le Timor Oriental est défini comme étant une démocratie parlementaire, c’est-à-dire que l’institution politique principale est incarnée par le Parlement. Ce dernier est monocaméral (une seule chambre). Il comporte 65 sièges et les membres y sont élus pour 5 ans au suffrage universel. Depuis 2012, il est composé par 4 partis politiques :

  • Le FRETILIN (Gauche) avec 25 sièges
  • Le FRENTI-MUDANCA (Centre Gauche), un parti qui s’est détaché du FRETILIN, avec 2 sièges
  • Le Parti Démocrate (Centre Gauche), composé de jeunes politiciens ayant étudiés à l’étranger, avec 8 sièges
  • Le Congrès National de Reconstruction Timoraise (Centre Gauche) avec 30 sièges

 

De part ce type démocratie, le rôle du Président de la République est plus effacé, ce dernier est aussi élu au suffrage universel pour 5 ans. Son principal rôle est de nommer le Premier Ministre et il possède un droit de veto concernant l’élaboration des lois. Actuellement le Président de la République est José Maria de Vasconcelos et son Premier Ministre est José Alexandre Gusmao.

Selon l’indice de démocratie établit par The Economist, le Timor Oriental occupe la 43e place mondiale avec 7,16 points. A titre de comparaison, la France occupe la 28e place avec 7,88 points. Tout deux étant de ce fait considéré comme des démocraties imparfaites, c’est-à-dire que la participation ou l’intérêt du citoyen envers la politique est faible mais la démocratie est préservé. En effet, le pays dispose de nombreux partis politiques, à titre d’exemple, aux élections législatives de 2012, 19 partis ont présenté des candidats. De plus, homme comme femme, à conditions d’avoir la nationalité timoraise, peuvent voter à toutes les élections du moment qu’ils aient plus de 17 ans.

Malgré ces résultats forts encourageant pour une jeune démocratie, le Timor-Oriental reste gangréné par la corruption. L’ONG Transparency International publie chaque année un indice de la corruption. En 2011, le Timor Oriental se classe à la 143e place sur 182 avec un score de 2,4 (10 signifiant l’absence de pot-de-vin, 0 pour une corruption systématique). Un exemple illustrant ce fléau, en 2013, la Ministre de la Justice de l’époque, Lucia Lobato, est condamnée pour corruption et abus de pouvoir.

 

III.                   Le Timor aujourd’hui

a)      Organisation du Pays

Le Timor-Oriental a pour capitale Dili, et est divisé en 13 districts. Les districts les plus peuplés sont ceux de Dili et de Bacau, avec respectivement 170 000 et 105 000 habitants (recensement 2004); ce sont aussi les districts comportant les deux plus grandes villes du pays, qui donnent d’ailleurs leur nom au district.

carte timor

Le district d’Oecussi a une particularité : c’est une exclave du Timor-Leste au Timor Occidental (Propriété de l’Indonésie). Les colons portugais arrivèrent sur l’île de Timor en cet endroit, et resta propriété du Portugal après la disparition de l’empire colonial néerlandais et la naissance de l’Indonésie, jusqu’en 1975 et l’annexion d’Oecussi par les indonésiens. Le territoire fut libéré par les troupes australiennes en 1999, puis rattaché au Timor-Oriental lors de son indépendance.
b)     Un pays soumis aux aléas climatiques

Le pays, comme tous ceux de la zone du sud-est de l’Asie, est fortement concerné par les risques naturels. Le Timor se situe dans une zone où l’activité sismique est très forte, du fait que l’Indonésie et le Timor-Leste se situe sur la jonction entre la plaque tectonique eurasienne et celle australienne.
De plus, le pays est sujet à la mousson, ce qui provoque des cyclones tropicaux, des inondations, ainsi que de nombreux glissements de terrains, surtout dans la partie montagneuse du pays. Ces glissements de terrains sont favorisés par la tradition de l’agriculture sur brûlis, qui a amplifié le phénomène d’érosion des sols ainsi que la déforestation.

c)      Composition de la société Timoraise

La population du Timor-Leste est composé majoritairement d’autronésiens (Malayo-Polynésiens) et de papous, ainsi que d’une minorité de Han (Ethnie Chinoise) et de portugais.

Le paysage linguistique y est diversifié, du principalement à l’histoire tourmentée du Timor-Leste.

La langue officielle fut tout d’abord le portugais (jusqu’en 1975). Suite à l’invasion indonésienne, le gouvernement de Jakarta y entrepris d’y pratiquer une politique d’assimilation, qui passa par l’instauration du Bahasa Indonesia comme langue officielle. Le portugais devient une langue interdite, et conséquence ironique de cela, devient un symbole de résistance envers l’envahisseur. Suite à l’indépendance, le tétum devint la langue officielle du pays avec le portugais; mais le portugais n’a ici qu’une valeur symbolique, et risque de s’effacer devant l’anglais. En effet, on estime qu’entre 6% (estimation de l’ONU) et 25% (Estimation du gouvernement timorais) de la population maitrise le portugais, et ce pourcentage risque de décroître étant donné l’essoufflement de la langue portugaise dans le monde, et l’émergence de l’anglais. Actuellement, l’anglais et l’indonésien sont acceptés constitutionnellement en tant que “langues de travail”.

La population Timoraise est à 98% composée de catholiques, d’1% de protestants et moins d’un pourcent de musulmans. Avant l’indépendance, la proportion de musulmans étaient beaucoup plus importante due à l’arrivée de nombreux indonésiens; avec l’indépendance et le départ des indonésiens, le catholicisme redevint autorisé. Malgré le fait que l’Islam fut la religion des envahisseurs, il n’y a quasiment aucune animosité entre les différents communautés religieuses au Timor-Leste.

Le Timor est par ailleurs un des pays avec un des plus faibles taux d’urbanisation au monde : seulement 29% de sa population vit en zone urbaine. Il est aussi un des pays possédant une des populations les plus jeunes du monde : 40% de sa population a moins de 15 ans.

 

d)     Un pays qui souffre du manque d’infrastructures

Comme nous avons vu précédemment, le départ des indonésiens ne s’est pas fait dans le calme, de nombreux morts étant à déplorer, tout comme la destruction de plus de 70% des infrastructures de l’époque.

  • Education : Suite à l’indépendance, 90% des bâtiments scolaires ont été détruits, et la majorité des professeurs, indonésiens, quittèrent le pays. Depuis l’indépendance, l’ONU apporte son aide au Timor, via des programmes de formation des professeurs, en fournissant du matériel scolaire, et en reconstruisant des écoles (2 731 salles de classe reconstruites entre 2002 et 2012). Toutes ces actions commencent à porter leurs fruits, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment dans les zones les plus reculées de l’île. Cela a pour conséquence qu’encore la moitié de la population timoraise est illettrée, même si on note une sensible amélioration au niveau de l’éducation des jeunes (+ de 80% de scolarisation chez les enfants). On ne compte d’ailleurs qu’une seule université dans le pays, située dans la capitale Dili, largement financée et soutenue par la communauté internationale. Le but premier de cette université est de pouvoir former des futurs administrateurs pour le tout jeune état.
  • Santé : Comme les écoles, les hôpitaux ont aussi été largement touchés par le retrait indonésien. La situation sanitaire s’améliore mais reste critique : encore 50% des enfants timorais souffrent de malnutrition, seulement 66% de la population a accès à l’eau potable, la tuberculose, la malaria et la dengue sont encore très présentes… On note ici encore des disparités entre la capitale et les zones reculées, ou l’accès au soins est encore plus difficile.
  • Sécurité : Malgré la présence de l’ONU, le pays a connu de graves troubles en 2006, causé en partie par un conflit opposant l’armée et la police (Défiance entre les 2 corps, l’armée étant plutôt composée d’anciens résistants, alors que la police possède dans ses rangs de nombreux policiers déjà en place sous l’occupation indonésienne). Depuis le calme est revenu, et l’état fini de mettre en place sa police dans l’ensemble du pays. malgré tout, la violence n’a pas encore totalement disparue, certains gangs sévissant encore dans les alentours de la capitale.

 

e)      Les transports au Timor

Le seul aéroport international du pays est situé à Dili; mais il ne peut faire atterrir que des avions dont la capacité n’excède pas 150 voyageurs (la piste ne faisant que 1.8km de long), et il n’est desservi que part 5 compagnies. Il n’existe pas de réseau ferroviaire au Timor-Leste; et, sur les 6000 km de routes, seule la moitié est goudronnée, mais quasiment toutes se trouvent en piteux état, à cause des nombreux glissements de terrains se produisant dans le pays (Suite à la déforestation causée par une politique agricole de la terre brulée). Ce mauvais état du réseau routier ne fait que renforcer l’isolement de la population rurale de l’île. Enfin le Timor dispose d’un seul port commercial, situé dans la province de Dili. De ce port se fait la liaison avec l’exclave d’Oecussi, à raison de deux allers-retours par semaine (12h de traversée).

réseau routier timor
Réseaux routiers

  1. I.                   L’économie du Timor-Oriental

La monnaie au Timor-Leste est le Dollar, conséquence de la présence massive d’organismes internationaux comme l’ONU à l’indépendance. Le PIB s’élevait à 6.13 milliards de dollars en 2013, avec un taux de croissance de 8%.
Le taux de chômage au Timor est de 18.4% (donnée de 2010).

Pour étudier l’économie du Timor, il convient de prendre en compte séparément l’activité pétrolière du pays.

a)      Activité Pétrolière

L’activité pétrolière repose sur l’exploitation des gisements situés en mer de Timor, entre le Timor et l’Australie. Le Timor ne disposant pas des infrastructures nécessaires à l’exploitation des hydrocarbures extraits (Pétrole + Gaz), c’est l’Australie qui s’en occupe dans la province de Darwin (à 650km des côtes timoraise; reliée au gisement de Bayu Adan via oléoduc). Le Timor, en vertu d’accords signés avec l’Australie, récupère 90% de la rente pétrolière, ce qui représente environ 1 milliard de dollars par an. Pour gérer cette manne financière, le Timor a mis en place un Fonds Souverain, qui récupère les bénéfices de cette exploitation. En 2013, il a été estimé à 14 milliards de dollars.
Il est intéressant de noter que puisque le Timor ne fait que percevoir les revenus  du pétrole sans l’exploiter, cette activité ne se traduit pas par des emplois. De plus, le pétrole étant exporté brut et non-raffiné, les profits ne sont pas optimisés.

L’exploitation des gisements en Mer de Timor représente 90% du PIB national.

 

b)      Activités non-pétrolières

Le reste de l’économie se répartit majoritairement entre agriculture et services, l’industrie étant très peu développée, ce qui explique que les exportations du Timor ne s’élèvent qu’à 16 millions de dollars par an.

L’agriculture Timoraise représente 32.1% du PIB non-pétrolier, mais occupe plus de 50% de la population active timoraise.
La majorité de l’agriculture Timoraise est vivrière (Riz, Manioc, Maïs), même si le pays n’a toujours pas atteint l’autosuffisance alimentaire (Le pays consomme 4 fois plus de riz qu’il n’en produit).
Le principal produit d’exportation agricole du pays est le café. Il est à noter que l’intégralité de la production du pays est gérée par des producteurs indépendants, les grandes plantations datant des colonies ayant disparues avec le retrait indonésien.
Le pays dispose d’une zone maritime exclusive, mais l’industrie de la pêche n’est que peu développée (l’essentiel des infrastructures et bateaux ont été détruites lors des évènements de 1999), et n’alimente pratiquement que le marché intérieur. Selon les dernières estimations présentes, l’industrie de la pêche ne représente que 5 millions de dollars par an; pour rentabiliser un peu mieux la zone maritime timoraise, le gouvernement accorde des licences d’exploitation à des compagnies étrangères, ce qui lui permet d’en retirer 15 millions de dollars par an.
Le pays dispose aussi de réserves de manganèse et de marbre qu’il a commencé à exporter; et, avec l’Indonésie, est le seul pays à disposer de bois de santal, une essence arboricole utilisée comme encens, et reconnue pour son utilité en cosmétiques.

L’industrie est sous-développée et ne représente que 13% du PIB non pétrolier et 9% de la population active Timoraise. L’industrie Timoraise est “spécialisée” dans le textile, les savons, et la transformation du café.

L’industrie des services emploie les 40% restants, et représente 55% du PIB non pétrolier. Elle est majoritairement concentrée dans la capitale et la ville de Bacau.

 

c)      Les partenaires commerciaux du Timor

Partenaires commerciaux

 

L’Indonésie est à l’heure actuelle le principal partenaire commercial du Timor-Leste; le pays importe majoritairement des biens et services Indonésiens, notamment alimentaires.

La Chine ne représente à l’heure actuelle que 6.5% des importations, mais ce chiffre est à relativiser, puisque les importations chinoises ont augmenté de 110% en 2013. En effet, la Chine cherche à renforcer ses débouchés, et pour cela pratique une politique d’investissements au Timor. Ils ont notamment construit le premier centre commercial de l’histoire du Timor-Leste, Le Plaza, dans la capitale.

Le Timor est depuis 2011 membre du FMI, de la Banque Mondiale et de la Banque Asiatique de Développement.

d)      Tourisme

Le tourisme au Timor-Leste est fortement pénalisé par ce manque d’infrastructures, alors que le pays dispose d’un paysage riche et diversifiée, entre les plages de sable de noir de Dili très propices à la plongée, et les Montagnes humides du centre (avec le Mont Tatamailau, 2963 mètres).
Le tourisme est de ce fait très peu développé; malgré le fait que le gouvernement timorais a pour objectif de favoriser son expansion, notamment par le biais de l’éco-tourisme.
Un autre facteur impactant négativement l’économie du tourisme sont les prix relativement élevés, à cause de la présence des travailleurs de l’ONU; de plus, le Timor souffre de la comparaison avec la partie indonésienne de l’île, ou les prix sont plus bas et les infrastructures mieux développées.

 

V.                   Défis et enjeux géopolitiques du Timor

a)      De la bonne utilisation de la rentre pétrolière

Le défi majeur auquel doit faire face le gouvernement timorais est de réussir le développement d’un pays aussi jeune que sa population. Si le premier objectif, à savoir implanter une démocratie au Timor-Leste, a été plutôt réussi par l’ONU, il reste encore beaucoup à faire, autant sur le plan social qu’économique.

De ce fait, la manne pétrolière est une véritable aubaine pour ce petit pays, lui permettant d’avoir la possibilité d’accélérer son développement. Mais la rente pétrolière ne sera pas éternelle; on estime, qu’a raison d’une dépense d’un dollar par habitant et par jour, le Fonds souverain pourra durer pendant 15ans; mais actuellement le gouvernement en dépense plus du double, ce qui épuiserait les réserves en une demi-douzaine d’années…

Il est donc urgent que le gaspillage cesse (ex: construction disproportionnée du Ministère de la défense), et que l’argent du pétrole serve à faire décoller ce pays autant socialement qu’économiquement, que l’ensemble de la population profite de cet argent, et non pas seulement l’élite Timoraise. Le pays devra aussi lutter contre le fléau qu’est la corruption, qui touche durement le pays.

Il est nécessaire pour le pays de cibler ses dépenses, en les orientant vers le timorais moyen, en :

  • Continuant les efforts entrepris dans le domaine de l’éducation, afin de donner un avenir à ce pays, et de pouvoir fournir une main d’œuvre qualifiée dans le futur;
  • Développer les infrastructures de transport (notamment le réseau routier), afin de sortir de l’isolement certaines régions du pays;
  • Augmenter les efforts entrepris en terme de santé : Il faut rebâtir un système de santé efficace, et cela passe par une hausse du budget accordé (48 millions sur 1.4 milliard du budget de l’état en 2013).

Il faut aussi que l’état réussisse à développer une économie pérenne : à l’heure actuelle, la majorité des Timorais vivent encore de l’agriculture vivrière, le secteur de l’industrie est quasiment inexistant, et le secteur tertiaire n’est présent qu’autour des grandes villes Dili et Bacau. Pour l’instant, l’économie profite des investissements publics pour la reconstruction des infrastructures, ainsi que de la vente des hydrocarbures; mais lorsque la reconstruction sera terminée, et les gisements épuisés, sur quoi reposera l’économie timoraise ?

Pour faire face à ce défi, le gouvernement timorais a mis en place en 2011 un ambitieux plan de développement : “Le plan stratégique de développement 2011-30”, a pour objectif d’utiliser la rente pétrolière à hauteur d’1.67 milliard/an, afin d’investir dans la santé, l’éducation et les infrastructures. Il y a urgence, car encore 49% des timorais vivent sous le seuil de pauvreté.

 

b)     Les principales relations internationales du Timor Oriental

  • L’Indonésie : outre les très bonnes relations économiques vues précédemment, c’est relation sont aussi bonne au niveau politique. En effet, malgré la rancœur d’une partie de la population timoraise, le monde de la politique ne l’entend pas ainsi, en atteste les différents gestes diplomatiques entre les deux pays tel que des visites d’Etats, des coopérations sur divers domaines (éducation, tourisme…) mais aussi une demande de pardon envers le Timor formulée par le Président indonésien.
  • L’Australie : une relation en dent de scie due à l’exploitation pétrolière en Mer du Timor. En effet, en 1989 l’Australie signe avec l’Indonésie un traité sur l’exploitation très peu favorable à l’Indonésie mais cette signature faisait reconnaitre officiellement l’annexion de l’Indonésie par les australiens. Même si aujourd’hui la situation à évolué, des accords définitifs ne sont toujours pas signés. A côté de cette mésentente, les deux pays disposent d’une coopération militaire.
  • La Chine : une accentuation spectaculaire des échanges économiques ces dernières années. Mais aussi au niveau éducatif où Pékin octroie certaines bourses aux étudiants Timorais, puis au niveau militaire où des formations sont réalisées sous commandement chinois.
  • Le Portugal : il existe toujours une excellente avec l’ancien pays colonisateur grâce notamment à des coopérations militaires et technologiques depuis 2005. Ironie de l’Histoire, en 2011, le Timor Oriental émet même l’idée de racheter une partie de la dette portugaise.

Outre ces principales relations, le Timor Oriental dispose aussi de bonnes relations avec la Malaisie, les Etats-Unis ou encore l’Union Européenne.

 

CONCLUSION

En somme, le Timor Oriental est un pays encore très jeune mais a réussit son premier pari à savoir d’implanter la démocratie dans un délai assez court. Toutefois la reconstruction du pays, meurtri par son Histoire, est difficile à mettre en place et nécessite de lourds investissements et du temps. Même si la manne pétrolière est une opportunité financière conséquente pour le pays, celle-ci ne sera que « éphémère ». Le pays doit ainsi penser à développer son économie autrement, grâce notamment aux différents échanges internationaux, mais qui actuellement, débouchent trop peu souvent sur des échanges économiques.

 

Vincent Leblanc
Alexandre Potiquet

SOURCES

http://www.larousse.fr/encyclopedie/pays/Timor_oriental/146825

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/timor-est-564/presentation-du-timor-est/

http://www.ritimo.org/article93.html

http://www.ipu.org/parline/reports/2369.htm

http://www.courrierinternational.com/article/2004/08/26/l-impossible-timor-oriental

http://www.franceculture.fr/emission-le-choix-de-la-redaction-la-malediction-du-petrole-au-timor-oriental-2012-07-06

https://www.tresor.economie.gouv.fr/pays/timor-oriental

http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/pays-zones-geo_833/timor-oriental_564/index.html

http://timor-leste.gov.tl/?lang=en

http://geopolis.francetvinfo.fr/le-difficile-chemin-du-timor-leste-vers-une-economie-perenne-3609

http://www.courrierinternational.com/article/2012/07/05/un-pays-riche-de-petrole-qui-fait-le-plein-de-pauvres

https://www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/explorer/timor-oriental/profil-commercial

 

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